mercredi 23 mai 2007

Simulacres

Simulacres de l'amour
Simulacres de la haine
J'imite dons je suis
Un type bien
Un enculé
Deux types d'humanité
Jouir
Jouir
Jouir
Encore et encore
Jouis toi
Jouis moi
Et le temps passe
Sans trace
A reculon
Proclame haut et fort
Que tu n'es pas mort
Que jamais tu ne le seras
Mythifies toi
Mythifies moi
Annonce la messe
La célébration funéraire de ton âme
Tu seras roi,
N'en doutes pas
Et tes sujets,
Plein d'anxiété
Te lecheront le cul
Te boufferont le cul
Jusqu'à ce que tu ne puisses plus respirer
Et dans ton simulacre,
Dans ta magie débile
Tu jouiras
Au nom du Soleil incantatoire
Au nom de la Lune fertilisatrice
Tu jouiras
Et ils t'oublieront
Ils pisseront sur ta tombe
Simulacres d'Amour
Simulacres de Haine,
Ta comédie aura été parfaite.

lundi 21 mai 2007

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Prendre le même petit déjeuner
Chaque matin
Baiser dans la même position
Chaque soir
Voir les mêmes têtes de minables
Chaque jour
Et
Répéter
Répéter
Répéter
Répéter
Jusqu'à HAIR
Chaque chose
Chaque être
Qui t'entoure
Comme les symboles
De l'échec
De la mort
De la niaiserie
De ta vie.
NON
Alors demain
Je m'expose
Je me tire.
Mais chut
Ceci est un deal
Entre la nuit et moi.

vendredi 18 mai 2007

Extraits de la Bhagavadgita

[Chant II]

L'homme se prend à penser aux objets, et il s'y attache.
De l'attachement naît le désir, du désir la rivalité, de la rivalité l'aveuglement; on en oublie ce que l'on sait; la pensée, alors, n'est plus rien; et l'homme sombre en la perdant.
Mais quand il s'avance dans le monde des objets, et que ses sens, disciplinés, n'éprouvent ni désir ni dégoût, il se maîtrise alors et atteint la sérénité.
Avec la sérénité, arrive la fin de ses tourments.
Avec l'apaisement de l'esprit, son intelligence ne tarde pas à prendre sa pleine mesure.

[Chant XIV]

Trois qualités, engendrées par la nature, enchaînent la conscience impérissable au corps. Elles se nomment "le lumineux", "le passionnel", "le ténébreux".

Le lumineux, en raison de sa pureté, dispense lumière et bien-être.
Il induit la conscience à s'investir dans le bonheur ou la connaissance, ô très pur.

Sache que le passionnel n'est que désir; la convoitise et la jouissance naissent de lui. Il pousse la conscience à s'investir dans l'action.

Quant au ténébreux, apprends que c'est lui qui est responsable de l'ignorance et de l'illusion qu'éprouvent toutes les consciences, et qu'il entraîne par la négligence, la paresse et le sommeil.

Du lumineux procède la connaissance, du passionnel surgit la convoitise; la négligence, l'égarement et, surtout, l'ignorance sortent du ténébreux.

[Chant XVI]

Les natures démoniaques ignorent autant ce que signifie agir que son contraire, s'abstenir d'agir. En ces êtres n'existent nulle pureté de coeur ni de conduite, nulle exigence de vérité.
"Le monde est mensonger, sans fondement et sans dieu; il est né sans raison: ainsi parlent-ils. Si ce n'est le désir, quoi d'autre en serait la cause!"
Voilà la doctrine sur laquelle ils se fondent, ces êtres de peu d'esprit: ils se détruisent eux-même. Ils naissent en ennemis du monde, et leurs agissements monstrueux travaillent à sa perte.

Ils ne connaîssent que le désir insatiable.
L'hypocrisie, la vanité et l'orgueil sont leurs guides.
L'égarement leur fait choisir ce qui ne mérite pas de l'être.
Ils agissent, et le vice les conseille.

N'ayant pour raison d'être que des projets sans fin dont la mort est le terme, obsédés par la satisfaction de leurs désirs, ils sont persuadés que "le monde est ainsi."

L'espoir les entrave par des centaines de liens et les pousse sur l'unique voie du désir et de la passion. Ils convoitent des richesses qu'ils accumulent, par les moyens les plus injustes, afin de rassasier leurs désirs.

Egarés, ils le sont par leurs pensées et de toutes les manières, comme ils sont retenus dans les filets de l'illusion. Obsédés par les objets de leurs désirs, ils tombent ensuite dans l'enfer de l'impureté.

Ils sont imbus d'eux-même, hautains, guidés par la richesse, gonflés de présemption et d'orgueil.

Ils se nourrissent de leur moi, de leur force, de leur orueil, de leurs désirs et de leurs passions. Voilà pourquoi ils me dénient toute existence et me prennent en haine, en leur corps comme en celui des autres êtres.

[Chant XVIII]

Trois éléments décident de l'accomplissement d'un acte:
Savoir comment le faire, dans quel but et qui l'accomplit.
Voilà pourquoi le terme "acte" englobe le moyen, l'action et l'agent.
La connaissance , l'acte et l'agent se disent de trois façons selon les trois qualités, comme l'enseigne l'analyse des qualités. Apprends ce qu'elle en dit.

La connaissance grâce à laquelle on ne voit qu'un être unique, indivisible et impérissable en tous les êtres, aussi distincts soient-ils les uns des autres, sache qu'elle est "pure et clairvoyante".
Quant à la connaissance qui ne voit que différences entre tous les êtres, dans leurs dispositions les plus diverses et leurs propriétés les plus variées, sache qu'elle est "fragmentaire".
Celle, enfin, qui est obnibulée par un unique objet comme s'il était tout, qui procède sans raison et n'a ancun souci de la vérité, on la dit "misérable et obsédante".

"Pur" est l'acte qui s'impose mais dans lequel on ne s'investit pas, que l'on accomplit ni par désir ni par aversion, ni davantage dans la perspective de son bénéfice.
Au contraire, l'acte où l'agent ne recherche qu'à satisfaire son désir, imbu qu'il est de son moi, et qui est exécuté au prix de beaucoup d'efforts, on le nomme "passionnel".
L'acte qu'on accomplit dans l'égarement sans mesurer ses conséquences, ni les pertes qu'il entraîne, ni la violence qu'il inflige, pas plus que la force qu'il recquiert, cet acte est "terrible".

L'agent qui a renoncé à toute attache ne dit plus "je", qui se montre familier du courage et del'effort, indifférent au succés comme à l'échec, sache qu'il est "pur".
On appelle "agité" l'agent qui est passionné, avide de réussite, égoïste, violent, impur, qui exulte de joie et s'abandonne au chagrin.
Immoral et grossier, intransigeant, fourbe et malfaisant, paresseux, apathique et velléitaire, tel est l'agent qu'on dit "terrifiant".

Apprends maintenant comment le jugement et la volonté se différencient selon les trois qualités.

Savoir quand il faut agir ou s'abstenir, s'il y a danger ou si rien n'est à craindre, ce qui enchaîne ou ce qui délivre, c'est avoir un jugement "juste".
Le jugement est "faussé" quand on interprète de façon erronée le bien ou le mal qu'on retire d'un acte et que l'on confond les devoirs avec les interdits.
Quand, sous l'empire de l'obscurité, on prend le mal pour le bien et le faux pour le vrai, on a le jugement "aveuglé".

On entend par volonté "pure" celle qui veut sans relâche soutenir par l'ascèse l'action de l'esprit, des souffles vitaux et des sens.
Mais poursuivre le bien, le plaisir et la richese pour en retirer des bénéfices, c'est avoir une volonté "interessée".
"Impuissante" est celle qui ne peut délivrer l'ignorant du sommeil, de la peur, du chagrin, de l'abattement ou même de l'ivresse.

Quant au bonheur, apprends maintenant qu'il est de trois sortes.
Celui où le plaisir se répète sans la douleur qui l'accompagne, où ce qui semble un poison, au début, se transforme en liqueur d'immortalité, un tel bonheur est "parfait" et c'est la connaissance de soi qui procure cette sérénité.
Le bonheur que l'on puise dans la satisfaction des sens est d'abord goûté comme une liqueur d'immortalité, puis se transforme en poison. On sait que ce bonheur est "trompeur".
Le bonheur de s'abîmer dans le sommeil, la paresse et le laisser-aller est identique du début à la fin. On le nomme donc "hébétude".