jeudi 11 décembre 2008

Encore un truc retrouvé...

de ville en ville
acclamé par les foules
le saphyr déboule
sur son lit d'opaline

bouquet d'artifices
de ma main salvatrice
je cherche l'odeur de la mort
la silhouette de son corps.

Un truc dans la veine de Lili et Koyot que je viens de retrouver, inachevé...

Elle est là, elle m'attend. C'est le moment. Shoot moi bébé, si tu le peux. Que mes rêves soient des adieux. Elle se raidit, s'approche, fais mine de me transperser mais fond en larmes. Quoi d'autre? Que pourrait elle faire? Les tentations n'ont plus prise, elle flotte dans l'apesenteur de mon fantasme. Le scénario était pourtant bon. Une belle journée d'été, pas un bruit, pas un chat à trois kilomètres à la ronde. Dernier acte d'une folie qui nous aura rongé.
Elle me regarde, j'attends. Quelques secondes, toute une éternité. Ses larmes brillent. Avance bébé. Finis le travail, joli coeur. Sa main tremble, suspendue quelque part, en apnée. Elle le lache. L'arme, au contact du sol, emet un bruit étouffé. Je ne peux pas me dit elle. Je ne la quitte pas des yeux. Mes mains, cherchent le paquet de clope dans ma poche. J'en allume une. Je suis un vide, un coquille, aucune pensée, la sérénité pure. Je ramasse le flingue et je tire. Elle n'aura pas détourné le regard. Je me retourne et marche, le soleil dans les yeux. Le bruit de mes pas sur l'herbe emplit tout l'espace. Jamais les sons ne m'avaient paru si clairs, si précis, il me semble que je peux entendre chaque insecte sautiller d'herbe en herbe, faisant ce qu'ils ont à faire comme ils l'ont toujours fait, bien avant que l'homme ne se soit mit à marcher. J'apercois la voiture, garée sur le bord du chemin. Laideur métallique. J'ouvre et m'assois côté conducteur. Une bonne bouffée d'air pur, le pétard toujours à la main. J'arrive bébé...


Six mois plus tôt, je rentrais de déplacement. Un jour de plus au compteur, à maintenir un sourire débile sur le visage, habillé en costard. L'expert sympathique, qui comprend son client. Je ne saurai vous dire pourquoi mais cette fois là, je me suis arrêté. Elle marchait sur le bord de la route, un gros sac sur le dos. Je me garais un peu plus loin, sur le bas côté. Lorsqu'elle arriva à ma hauteur, je descendis et lui demandais:
"- Tu vas où?
- Qu'est ce que ca peut te foutre?
- Pas grand chose, c'est vrai. C'est juste que je me suis dit que ce sac était bien trop gros pour une petite créature comme toi.
- Et alors t'en profites?
- Pas sans ton consentement...
- Tu vas où?
- Je rentre chez moi, à Angers. Si c'est ta direction, je te dépose, sinon on se fait la bise et adieu!
- C'est bien angers? J'y ai jamais mis les pieds.
- Disons... charmant. Tu montes ou pas? Vais pas rester une demi heure ici...
- T'es pressé toi! J'ai tout mon temps...
- Moi j'y vais... marche si t'as tout ton temps... Je m'installais au volant, prêt à partir quand elle cria:
- Attends! Je monte...
Elle pris place sur le siège passager, claque violament la porte et je démarrais.
- Tu sais pas ce que tu veux toi.
- Je te testais. J'aime bien tester les gens.
- Ca donne de bons resultats?
- De quoi?
- De tester les gens. Ils deviennent méfiants à force, non?
- Peut être... En général, je ne les vois pas assez longtemps pour m'en rendre compte.
- Tu veux que je te dépose où?
- Angers, je n'y suis encore jamais allé.
- Des connaissances là bas?
- Non, je me demerderais... T'es toujours habillé en costard?
- Seulement pour le taff, parait que ca fait serieux.
Cette réponse la fit rire. Je dois avouer qu'elle me plut immédiatement, sans que je sache exactement pourquoi. Elle était jolie, certes, mais il y avait quelque chose de plus, une manière de sourire, une lueur de malice dans les yeux, je ne saurais dire.
Nous fimes la conversation tout le long du trajet. Elle venait de se brouiller avec son mec, qu'elle n'aimait pas vraiment, et s'était barré, tout simplement.