dimanche 31 juillet 2005

Doux rêve, amère réalité

Les oiseaux quittèrent le rivage
Comme les vieux fuient leur âge,
Nous restions seuls, immaculés
Priant aux aurores dorées.

Sous une épaisse lune de velour,
Les cartes de la vérité furent tirées,
Qu'il est beau et cruel cet amour,
Ce doux rêve, cette amère réalité!

Les jeunes filles de Lorraine

Les jeunes filles de Lorraine
Ont quelque chose dans les veines
Un je ne sais quoi,
Un truc qu'on oublie pas.

Leur petit fessier si charmant
Qu'elles exhibent si fièrement
Rend fous ces jaloux messieux
Qui roulent et roulent encore des yeux.

En ce début de printemps,
Encore bourgeonnantes,
Elles promènent leurs amants
D'une démarche dansante.

Petits hommes, petites choses

Les petites choses font les petits hommes,
Eux en tout point se ridiculisent
Aux sons changeant de leur église
Au calcul, ils ne sont rien en somme.

Dommage que je n'ai pas de cacahuètes
A leur offrir pour leurs vulgaires fêtes,
Les gens raisonnables resteront ennuyeux,
Même si le destin est avec eux.

Sobres et courtois,
Mais qu'ils se noient
Dans leur volupté subtile,
Dans leurs préjugés débiles!

Le songe

Le loup fond sur la plaine,
Les brebis affollées se cachent,
Regarde, la lune est pleine,
Aller bébé, amène le cash.
Respire tout ce que tu peux,
Ces fils de pute ne pensent qu'à eux.

Déploie tes ailes et plonge,
Cherche ce que tu ne trouveras pas,
Fondu enchaîné sur Jésus en plein songe
Comme si on lui laissait le choix.

Douce ennemie

Ô douce ennemie,
Quand me délaisseras-tu?
Retrouver la sereine nuit
A l'abris, à la rue.

Mes tripes sont enflées
Je meurs mais tu ne le vois pas,
L'âme est boursoufflée,
Jamais tu ne me battras.

A tes yeux je demeure apprenti
Mais j'ai déjà bien appris
Ni homme, ni enfant,
Larve ou papillon
Mais arrivent les temps
Où je serais mouton.

La vie est un piège
Qui se referme à chaque pas,
Multiples choix,
Place forte qui m'assiège.

Eclaire moi de ta flamme,
Montre moi le chemin,
Je meurs mais tu l'ignores,
Cette idée qui ronge et dévore.

Le mur

Alors s'érigea le mur
Indicible, invicible,
Témoin du possible,
Etrange armure.
Je t'oublie mon amour,
Mon issue de secours.

Que se déchainent les flots
Qui nous engloutiront bientôt,
Que soufflent les tempêtent,
Que s'abattent les comêtes,
Je resterai debout,
Fier comme un fou.

Prie le, loue le
Ton seigneur, ton dieu,
Divine comédie,
Sombre hypocrisie,
Je resterai debout,
Aux aguets tel un loup.

Vivre

Je veux vivre,
Apprendre et souffrir.
J'ai vu sous mes pieds
Ma destinée s'éffondrer.

Qu'il m'emporte au loin
Zéphyr aux douces mains
Loin de ma patrie,
Loin de mes amis,
Là où le chagrin
Ne déshonnore point.

Sacrifice

J'ai vu les nuages
Enfanter l'orage,
J'ai vu notre amour
Rongé par les vautours.

Porte moi sur la croix,
Sacrifie moi
Pour ton salut,
Loin de ta vue.

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Enfouie moi, noie moi
Sous cette étendue glaciale,
Octroie moi tous les droits,
T'as rien gagné, queue dalle.
Alors vas-y, tremble,
Apprends la peur,
Alors vas-y, flambe,
Répends ta rancoeur.