mardi 27 juin 2006

Fantôme

J'ai couru après les nuages
Jusqu'à l'horizon
Sans y parvenir.
Quel est ce fantôme
A l'obscure destinée
Que je porte en moi?

J'ai profané
La tombe sacrée
Des Mystères désincarnés.
Mais quel est ce fantôme
Aux intentions troubles
Qui impose sa loi?

J'ai libéré
Mes pulsions ancestrales,
Mascarade animale.
Mais que cache ce fantôme
Evanescent
Sous la soie de son drap?

Nostalgie ésotérique

Pourquoi avoir le voile
Qui trompait mes sens?
Je sens le Verbe Créateur
Résonner dans mes entrailles
Me commander quelque chose
Que je ne peux faire seul.
Où te chaches-tu?
M'entends-tu?
Tu m'as relevé,
Elevé puis révélé
Et maintenant, tu m'abandonnes
Au pays des ombres.
Tu m'as baigné de ta Lumière,
De ton Feu, de la Vérité
Et maintenant, tu m'abandonnes
Aux ténèbres
De ce monde corrompu,
A ces âmes enchaînées
Par leur corps,
La Matière.
Bienveillant,
Tu as libéré mon Esprit
En y versant le Logos
Et maintenant il erre,
Orphelin,
Dans la tourmente
Des tempêtes de la solitude
Sans un port
Où trouver le réconfort,
Sans une direction
Où chercher ta Lumière.

Les vers dorés de Pythagore

[ Retranscris par Lysis, disciple de Pythagore]

- Préparation -

Rends aux Dieux immortels le culte consacré;
Garde ensuite ta foi: Révère la mémoire
Des Héros bienfaiteurs, des Esprits demi-Dieux.

- Purification -

Sois bon fils, frère juste, époux tendre et bon père.
Choisis pour ton ami, l'ami de la vertu;
Cède à ses doux conseils, instruis-toi par sa vie,
Et pour un tort léger ne le quitte jamais;
Si tu le peux du moins: car une loi sévère
Attache la Puissance à la Nécessité.
Il t'est donné pourtant de combattre et de vaincre
Tes folles passions: apprends à les dompter.
Sois sobre, actif et chaste; évite la colère.
En public, en secret ne te permets jamais
Rien de mal; et surtout respecte toi toi-même.

Ne parle et n'agis point sans avoir réfléchi.
Sois juste. Souviens toi qu'un pouvoir invincible
Ordonne de mourir; que les biens, les honneurs
Facilement acquis, sont faciles à perdre.
Et quant aux maux qu'entraîne avec soi le Destin,
Juge les ce qu'ils sont: supporte les; et tâche,
Autant que tu pourras, d'en adoucir les traits:
Les Dieux, aux plus cruels n'ont pas livré les sages.

Comme la Vérité, l'Erreur a ses amants:
Le philosophe approuve, ou blâme avec prudence;
Et si l'Erreur triomphe, il s'éloigne; il attend.
Ecoute, et grave bien en ton coeur mes paroles:
Ferme l'oeil et l'oreille à la prévention;
Crains l'exemple d'autrui; pense d'après toi-même;
Consulte, délibère, et choisis librement.
Laisse les fous agir et sans but et sans cause.
Tu dois dans le présent, contempler l'avenir.

Ce que tu ne sais pas, ne prétends point le faire
Instruis toi: tout s'accorde à la constance, au temps.
Veille sur ta santé: dispence avec mesure,
Au corps les aliments, à l'esprit le repos.
Trop ou trop peu de soins sont à fuir; car l'envie,
A l'un et l'autre excès, s'attache également
Le luxe et l'avarice ont des suites semblables.
Il faut choisir en tout, un milieu juste et bon.

- Perfection -

Que jamais le sommeil ne ferme ta paupière
Sans t'être demandé: Qu'ai-je omis? Qu'ai-je fait?
Si c'est mal, abstiens-toi; si c'est bien, persévère.
Médite mes conseils; aime-les; suis les tous:
Aux divines vertus ils sauront te conduire
J'en jure par celui qui grava dans nos coeur
La Tétrade sacrée, immense et pur symbole,
Source de la Nature, et modèle des Dieux.

Mais qu'avant tout, ton âme, à son devoir fidèle,
Invoque avec ferveur ces Dieux, dont les secours
Peuvent seuls achever tes oeuvres commencées.
Instruit par eux, alors rien ne t'abusera:
Des être différents tu sonderas l'essence.
Tu connaîtras de Tout le principe et la fin.
Tu sauras, si le Ciel le veut, que la Nature,
Semblable en toute chose, est la même en tout lieu:
En sorte qu'éclairé sur tes droits véritables,
Ton coeur de vains désirs ne se repaîtra plus.

Tu verras que les maux qui dévorent les hommes,
Sont le fruit de leur choix; et, que ces malheureux
Cherchent loin d'eux les biens dont ils portent la source.
Peu savent être heureux: jouets des passions,
Tour à tour ballotés par des vagues contraires,
Sur une mer sans rive, ils roulent, aveuglés,
Sans pouvoir resister ni céder à l'orage.
Dieu! Vous les sauveriez en desillant leurs yeux...
Mais non: c'est aux humains, dont la race est divine,
A discerner l'Erreur, à voir la Vérité.
La nature les sert. Toi qui l'as pénétrée,
Homme sage, homme heureux, respire dans le port.
Mais observe mes lois, en t'abstenant des choses
Que ton âme doit craindre, en les distinguant bien,
En laisser sur le corps régner l'intelligence:
Afin que, t'élevant dans l'Ether radieux,
Au sein des Immortels, tu sois un Dieu toi-même!

lundi 19 juin 2006

Mon amie la faucheuse

Une dernière clope
Avant de crever
Tes yeux brillent
Derrière le voile noir
Ma maitresse, ma femme
Baise moi une dernière fois
Prends moi au corps à corps
Pour cette dernière danse torride.

En sandwich entre Dieu et Diable
Je me suis fait enculer par le premier
Et j'ai sucé la bite du second
Pour que ma chair
S'impreigne de son amère semence.

J'ai vomi ma haine et ma douleur
Comme éjacule le violeur
J'ai empli certains coeurs de joie
Pour mieux les percer plus tard,
Me régalant des larmes salées.

J'ai senti ta présence
Comme une ombre
Ecrasante, suffocante
Dans mon dos
A chacun de mes pas
J'ai senti ton regard
Epier chacun de mes gestes
Attendant patiement
Le bon moment
Pour me FAUCHER.

Grande âme malade - le train

Moi j'aime prendre le train
Parce qu'y a des gens biens
Et les gens biens
N'attendent jamais demain.
Moi j'aime trainer dans les gares
Quand mon regard s'égare
Sur la fille au foulard
Sur la blonde sexy
Sur la brune au gros cul
Sur le vieux tout flétri
Sur le banquier faux cul
Ou bien sur la pute du coin de la rue.
Bref, moi j'aime prendre le train
Y fumer un joint
Après m'être fait controlé
J'amplis le wagon de ma fumée
Blanchâtre, épaisse et parfumée
Après je ne pense plus à rien
A part que j'suis dans l'train
A me faire chier
Regarder les arbres et les vaches défiler.

Deviens ce que tu es

Il n'y a plus de ciel
Au dessus de nos têtes
- que des ombres
La flamme dans ta main
Te rends moins aveugle
Elle te mène sur le chemin
Vers l'amas de ronces
Vers la rose du nouveau matin.

Détruits, détruits tout ce que tu peux
Digère tes intestins
Deviens le serpent,
Le loup affamé
La hyène mal léchée
Le singe embarrassé
Sous l'hospice
Des esprits, des dieux et des saltimbanques
Deviens ce que tu es.