mardi 27 juin 2006

Les vers dorés de Pythagore

[ Retranscris par Lysis, disciple de Pythagore]

- Préparation -

Rends aux Dieux immortels le culte consacré;
Garde ensuite ta foi: Révère la mémoire
Des Héros bienfaiteurs, des Esprits demi-Dieux.

- Purification -

Sois bon fils, frère juste, époux tendre et bon père.
Choisis pour ton ami, l'ami de la vertu;
Cède à ses doux conseils, instruis-toi par sa vie,
Et pour un tort léger ne le quitte jamais;
Si tu le peux du moins: car une loi sévère
Attache la Puissance à la Nécessité.
Il t'est donné pourtant de combattre et de vaincre
Tes folles passions: apprends à les dompter.
Sois sobre, actif et chaste; évite la colère.
En public, en secret ne te permets jamais
Rien de mal; et surtout respecte toi toi-même.

Ne parle et n'agis point sans avoir réfléchi.
Sois juste. Souviens toi qu'un pouvoir invincible
Ordonne de mourir; que les biens, les honneurs
Facilement acquis, sont faciles à perdre.
Et quant aux maux qu'entraîne avec soi le Destin,
Juge les ce qu'ils sont: supporte les; et tâche,
Autant que tu pourras, d'en adoucir les traits:
Les Dieux, aux plus cruels n'ont pas livré les sages.

Comme la Vérité, l'Erreur a ses amants:
Le philosophe approuve, ou blâme avec prudence;
Et si l'Erreur triomphe, il s'éloigne; il attend.
Ecoute, et grave bien en ton coeur mes paroles:
Ferme l'oeil et l'oreille à la prévention;
Crains l'exemple d'autrui; pense d'après toi-même;
Consulte, délibère, et choisis librement.
Laisse les fous agir et sans but et sans cause.
Tu dois dans le présent, contempler l'avenir.

Ce que tu ne sais pas, ne prétends point le faire
Instruis toi: tout s'accorde à la constance, au temps.
Veille sur ta santé: dispence avec mesure,
Au corps les aliments, à l'esprit le repos.
Trop ou trop peu de soins sont à fuir; car l'envie,
A l'un et l'autre excès, s'attache également
Le luxe et l'avarice ont des suites semblables.
Il faut choisir en tout, un milieu juste et bon.

- Perfection -

Que jamais le sommeil ne ferme ta paupière
Sans t'être demandé: Qu'ai-je omis? Qu'ai-je fait?
Si c'est mal, abstiens-toi; si c'est bien, persévère.
Médite mes conseils; aime-les; suis les tous:
Aux divines vertus ils sauront te conduire
J'en jure par celui qui grava dans nos coeur
La Tétrade sacrée, immense et pur symbole,
Source de la Nature, et modèle des Dieux.

Mais qu'avant tout, ton âme, à son devoir fidèle,
Invoque avec ferveur ces Dieux, dont les secours
Peuvent seuls achever tes oeuvres commencées.
Instruit par eux, alors rien ne t'abusera:
Des être différents tu sonderas l'essence.
Tu connaîtras de Tout le principe et la fin.
Tu sauras, si le Ciel le veut, que la Nature,
Semblable en toute chose, est la même en tout lieu:
En sorte qu'éclairé sur tes droits véritables,
Ton coeur de vains désirs ne se repaîtra plus.

Tu verras que les maux qui dévorent les hommes,
Sont le fruit de leur choix; et, que ces malheureux
Cherchent loin d'eux les biens dont ils portent la source.
Peu savent être heureux: jouets des passions,
Tour à tour ballotés par des vagues contraires,
Sur une mer sans rive, ils roulent, aveuglés,
Sans pouvoir resister ni céder à l'orage.
Dieu! Vous les sauveriez en desillant leurs yeux...
Mais non: c'est aux humains, dont la race est divine,
A discerner l'Erreur, à voir la Vérité.
La nature les sert. Toi qui l'as pénétrée,
Homme sage, homme heureux, respire dans le port.
Mais observe mes lois, en t'abstenant des choses
Que ton âme doit craindre, en les distinguant bien,
En laisser sur le corps régner l'intelligence:
Afin que, t'élevant dans l'Ether radieux,
Au sein des Immortels, tu sois un Dieu toi-même!

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