jeudi 18 mai 2006

Joli coucher

C'est un joli coucher de soleil
Teinture d'or sur les cirrus qui balaient le ciel
Préparant le terrain
Aux étoiles impatientes.

Comme une bougie à bout de souffle
La ville s'éteint
Les rêves tissent leurs toiles
Dans l'imaginaire des citadins.

Au loin, on entend,
Comme un bruit de fond,
Comme un drap
Sur un lit de silence,
Les sons de la circulation
Dense et volubile.

Les oiseaux,
Sur leur antenne télé perchés,
Semblent se régaler de la scène
Partageant leur émotion
Dans leur langage secret,
Ce chant si mélodieux.

Un vent frais et sucré se lève,
Soufflé par une lune
Au sourire d'enfant,
Bientôt le monde
Baignera dans son éclat de diamant.

C'est un joli coucher de soleil
J'aimerai tant que la mort
M'invite à la dernière danse
A un instant comme celui-là,
Au ballet des astres de lumière
Soleil, lune, étoiles
Toutes seraient réunies pour moi,
Pour ma dernière danse.
J'en ferai une photo de famille,
Une carte postale pour la nuit éternelle.

C'était un joli coucher de soleil
Et je suis encore là.

???

Pourquoi j'arrête pas de penser
A toi?
Pourquoi les étoiles
Sont si ternes?
Aux regards que je croise
Je sais qu'il y a moyen
Mais la chair seule
Ne m'intéresse pas
J'ai besoin d'un âme
Et la tienne est brûlante
Dose d'héro
Maintenant je suis accroc
Et sans dealer
Trop rare
Beaucoup trop
Masochisme inconscient
Je gratte la cicatrice
Pour continuer
De saigner
Pour attendre
Que tu me soignes.

mardi 16 mai 2006

Lulu (Encore et encore et encore et...)

soleil
aveuglant
eau calme
comme songeante
je pense
a ma vie
parrallèle - imaginée
a cette fleur
déjà fanée
avant
d'avoir fleurie
douce mélancolie
de l'ivresse
d'une nuit

avec des si
je faconnerai
le monde
avec tes mains
je faconnerai
la nuit
j'acheverai
l'oeuvre
du Créateur

je te dévorerai
je me glisserai
en toi
pour sentir
encore et encore
et encore
ta chaleur
les draps
de ta peau

te souviens tu
du lac? - ballade estivale
te souviens tu
de notre nuit
d'amour?

15 grammes
dans chaque oeil
et tu es
toujours là
la ville grouille
de Vénus
et je ne les
regarde
même pas

je suis assouvi
assoupi
mes rêves
ma phantasmagorie
sens tu
mon amour?
il est plus dur
que la roche
il est plus libre
qu'une pensée
il a
le vrai gout
le vrai
parfum
le sens tu?

une poignée
de kilomètres
on ne saute
une rivière
qu'en une fois
chaque soir
je te cherche
sous
les draps
je fais
les cent pas

j'espère
mais quoi?
une autoroute
pour faire le chemin?
un jardin
pour semer?
rien d'autre
que
t'enlacer

et tes mots
résonnent
surviennent
dans le néant
de la masse
ton image
ressurgit
a chaque
terrasse

l'alcool
n'est pas assez
belliqueux
le shit
pas assez
sulfureux
pour te
fuire
pour faire
suivre

lundi 15 mai 2006

Le genie des foules [Bukowski]

Il y a assez de traitrise, de haine,
de violence,
d'absurdité chez l'être humain
moyen
pour approvisionner n'importe quelle armée n'importe
quel jour
ET les plus Doués Pour Le Meurtre Sont Ceux
Qui Prêchent Contre
ET Les Plus Doués Pour La Haine Sont Ceux
Qui Prêchent L'AMOUR
ET LES PLUS DOUES POUR LA GUERRE
- FINALEMENT - SONT CEUX QUI
PRECHENT LA

PAIX

Ceux Qui Prêchent DIEU
ONT BESOIN De Dieu
Ceux Qui Prêchent La PAIX
N'Ont Pas La Paix.

CEUX QUI PRECHENT L'AMOUR
N'ONT PAS L'AMOUR
ATTENTION AUX PRECHEURS
Attention A Ceux Qui Savent

Attention
A Ceux Qui
LISENT
TOUJOURS
DES LIVRES

Attention A Ceux Qui Soit Détestent
La Pauvreté Soit Sont Fiers D'Elle

ATTENTION A Ceux Qui Sont Prompts A Glorifier
Car Ils Ont Besoin D'Etre GLORIFIES En Retour
ATTENTION A Ceux Qui Sont Prompts A Censurer
Ils Ont Peur De Ce Qu'Ils Ne
Connaissent Pas
Attention A Ceux Qui Recherchent
La Foule: Ils Ne Sont Rien
Seuls

Attention
A L'Homme Moyen
A La Femme Moyenne
ATTENTION A Leur AMour

Leur Amour Est Moyen, Tend A
La Moyenne
Mais Il Y A Du Génie Dans Leur Haine
Assez De Génie Dans Leur
Haine Pour Vous Tuer, Pour Tuer
N'Importe Qui.

Ne Voulant Pas La Solitude
Ne Comprennant Pas La Solitude
Ils Tenteront De Détruire
Tout
Ce Qui Est Différent
D'Eux

Incapables
De Créer L'Art
Ils Ne
Comprendront Pas L'Art

Ils Considereront Leur Echec
En Tant Que Créateurs
Uniquement Comme L'Echec
Du Monde

Incapables D'Aimer Pleinement
Ils Jugeront Votre Amour
Incomplet
ET ILS VOUS
HAIRONT

Et Leur Haine Sera Parfaite
Comme Un Diamant
Comme Un Couteau
Comme Une Montagne
COMME UN TIGRE
COMME De La Cigüe

Leur Plus Bel
ART

Que cherche-t-il à faire?

Au travers de mes yeux
Le zoo humain est violence
Notre Mère est clémence
Tout est parfait
Au delà des villes
Au delà des autoroutes
Mais que cherche-t-il à faire
De la Création?

Les oiseaux chantent, indéfferents
A la clameur des foules
L'eau des fleuves,
Reflétant les étoiles vides de sens
Continuera de s'écouler
Après que le dernier soit né

Si le Verbe est créateur
Son usage est destructeur
Je parle aux arbres
Sans attendre de réponse
L'âme est commune
Exposée au même soleil
A la même lune

Il corrompt l'harmonie
Pour un soupçon de vie
Laisse pourir les fruits
Pour que la faim
Empoigne son prochain
Mais que cherche-t-il à faire
De la Création?

Aveuglé par les chimères
Joyaux de l'orfèvre Lucifer
Il s'ignore, se croit divin
Parce qu'il tient le feu dans sa main
Brûlant au passage l'Arbre et ses racines
Incendiant la Vie et semant la Mort
Mais que cherche-t-il à faire
De la Création?

jeudi 11 mai 2006

Extraits des "Portes de la perception" d'Aldous Huxley

* Le bonheur ne s'obtient pas par la poursuite consciente du bonheur; il est généralement le sous produit d'autres activités.


* C'est sur les modes, les voitures et les accessoires, les nouvelles et les publicités par lesquelles existent les nouvelles, que compte, pour fonctionner convenablement, notre système industriel et économique. Car, comme l'a signalé naguère l'ex-président Hoover, ce système ne peut fonctionner, à moins que la demande des choses non nécessaires soit non seulement maintenue, mais continuellement accrue; et, bien entendu, elle ne peut être maintenue et accrue, que par des appels incessants à la cupidité, à l'esprit de concurrence, et à l'amour de la stimulation sans but. Les hommes ont toujours été la proie des distractions, qui sont le péché originel de l'esprit; mais jamais, jusqu'à notre époque, on a tenté d'organiser et d'exploiter les distractions,
d'en faire, à cause de leur importance économique, le noyau et le centre vital de la vie humaine, de les idéaliser comme étant les manifestations les plus hautes de l'activité mentale. Notre époque est celle des incohérences systématisées, et l'imbécile que nous avons en nous est devenu l'un des Titans, sur les épaules de qui reposent le poids du système économique et social. Le recueillement, ou domination des distractions n'a jamais été plus nécessaire qu'à présent; jamais, non plus, on peut s'en douter, il n'a été aussi difficile.
Tous les hommes désirent la paix, mais il y en a peu qui désirent les choses qui conduisent à la paix.
Il est bon de noter que les qualités héréditaires des peuples civilisés du monde sont probablement en voie de détérioration. Cela tient à ce que les personne d'un physique indigent et peu douées intellectuellement, ont plus de chances de vivre dans les conditions modernes, que n'en ont jamais eu leurs analogues dans les conditions beaucoup plus rigoureuses qui avaient cours autrefois.

* La différence la plus marquante entre les hommes du XXème siècle et les anciens Assyriens est que ceux-là ont des méthodes plus efficaces pour commettre des atrocités, et sont capables de détruire, de tyranniser, et de réduire en esclavage sur une échelle plus vaste.

mardi 9 mai 2006

Improse

Que ceux qui ont la positive attitude tracent leur route. que ceux qui pensent la poésie comme une technique poursuivent leur chemin. que ceux qui prennent Burroughs ou Bukowski pour de vieux pervers retournent se palucher. que ceux qui croient encore au salut de l'humanité se replongent dans leur illusions. je ne suis pas la mère thérésa des âmes en perdition.
Soirée cuite solitaire au vin blanc. in vino veritas. vraiment? j'ai les couilles en ballon de baudruche tant j'ai envie de baiser. pas une poupée. pas une affiche de pub. pas une positive attitude. une héroine. voilà j'écris et plus rien ne vient façon t'as envie de pisser mais blocage parce qu'une âme charitable te fixe. dans deux mois fin du chomdu. dans deux mois tu l'as dans le cul. dans deux mois la rue. la vie est une pute baise la avant qu'elle ne te baise et n'oublie pas la note à la sortie. trois semaines encore avant de traverser le paradis le purgatoire et l'enfer en deux petites heures. pourquoi rien ne vient? la source serait elle tarie? les étoiles se sont elles barrées chercher un meilleur poulain sur lequel parier? voilà ce qui se passe après un tour de piste avec monsieur le diable. lumière lucifer paradis perdu. pour une fois que la bible ne ment pas. la pomme me reste sur l'estomac. chaque être humain me donne potentiellement envie de gerber. progrès? mytho. on restera toujours aussi cons aussi lâches quelle que soit la technique employée. je préfère encore être alcoolo qu'esclave. se rendent-ils compte qu'ils troquent moins cher leur temps qu'une roumaine son con? c'est beau le progrès. vessie lanterne on confond tout. c'est beau le progès. ca permet de se faire enculer sans avoir mal au cul. se faire baiser en croyant baiser. rien à dire. l'extase.

vendredi 5 mai 2006

Nuit infinie

La nuit infinie
S'écoule sous mes paupières
Je d'ombre et de lumière
Projeté par le film de ma vie
Ou bien la fin de ma vie
Dans la fumée de cigarette
Dans le concert de ma tête
Ou bien le cancer de l'envie
Son regard électrique me guette
Envenime mes viscères
Empoisonne mes artères
M'égare dans la tempête
Flux et reflux
Dans le tourbillon de nos joies perdues
Dans le tourbillon de nos voix déchues
Dans le tourbillon de nos choix déçus
Je pense donc je fuis
A la limite
A la nuit infinie
Sous ma paupière-guérite.

Johnny

Johnny dans sa barquette plastique
Fait la nique aux flics
L'heure tourne, il s'en balance
Pour lui le monde est une foire aux non sens.

Johnny dans son perfecto
En ville joue les alcoolo
Les regards fusent, il s'en balance
Pour lui le monde est pure démence.

Johnny dans sa combi-latex
A la télé joue les bêtes de sexe
Le sida court, il s'en balance
Pour lui le monde n'est pas clémence.

Johnny à l'ombre des néons
Tranquillement prépare son carton
Ses neurones se barrent, il s'en balance
Pour lui, déchainée, la mort danse.

???

Pas de royaume divin,
De purgatoire ou Ses desseins
Seul l'enfer est certain
Et porte un nom: être humain.
Ce qui est perdu l'est à jamais
Le paradis, comme Atlantide est noyé.
A l'aube des temps
Il était enfant
Il a tué père et mère
Pour en devenir fier
Il a atrophié ses instincts
Pour se sentir divin
Il a inventé une morale,
Construit des cathédrales
Développé des rouages de métal
Conqui grace à ses machines infernales
Prisonnier du fer
Maintenant il ère
Sans savoir où poser son regard
Son âme perdue, il s'égare.