mardi 21 novembre 2006

Matriarcalisation

La France chercherait-elle une mère? Ségo/Sarko - Maman/Papa? Ce qui oppose ces deux candidats n'est pas l'opposition des valeurs matriarcale et patriarcale? Et cela m'amène à généraliser la question: Nos sociétés occidentales, après des millénaires sous l'autorité du père et son éffondrement au XXème siècle, ne seraient elles pas en train de passer aux valeurs matriarcales? L'émergence des présidentEs dans plus en plus de pays démocratiques, l'écologie, la notion tolérance, la libération sexuelle sont des points (il y en a bien d'autres) qui m'incitent à répondre par oui. Vu sous cet angle, la soi-disant "guerre de religions" entre le judéo-christinannisme et l'islam ne cacherait pas plutôt une confrontation entre une culture profondément patriarcale (l'islam) et l'autre tendant à devenir matriarcale? Comme si dans la grande famille humaine, la mère en aurait assez de l'autorité et du dénis du père et que celui-ci se voyant blessé dans sa virilité, répondait par la violence. Comme si la mère cherchait le dialogue, la pacification là où le père chercherait l'affront. Je vous laisse réfléchir à la question et pour ma part, je crois que c'est bien le cas.

mardi 14 novembre 2006

Les nouvelles technologies

Article paru récemment sur www.onversity.net :

"L'engouement pour les nouvelles technologies ne se dément pas. Cellulaire, internet, wifi, apn, écran plat, clef usb, etc ... Tout cela me fait penser à un dicton. Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse. Si toutes les nouvelles technologies sont bonnes à prendre (position optimiste), certaines ont des effets secondaires. Voyons voir, prenons l'exemple des MMOG (Massiv Multiplayer Online Game) à univers persistant. Leur principal effet secondaire est l'addiction qu'ils entrainent. L'addiction est un mot qui revient souvent quand on décrit les hautes technologies. On a même une catégorie qui se nomme les geeks (passionnés d'informatique principalement, voire de haute technologie car les deux sont souvent liées). Il y a aussi le 'nerd'. Le nerd est très semblable au geek sauf que sa passion le dévore et qu'il devient un peu associal.

Quand on se promène dans un tramway ou dans un métro, on peut se demander si tous ces gens accrochés à leur cellulaire ne sont pas des geeks voire des nerds. Ils disposent de leur propre langage, le sms et ont développé une dextérité du pouce spectaculaire. Mais comme me le faisait remarquer quelqu'un récemment, il est de plus en plus difficile de contacter les cellulaires, ils sont tous sur messagerie. C'est quand même génial les cellulaires. On peut savoir où vous êtes à n'importe quel moment, et leurs utilisateurs peuvent prendre des photos de vous à l'insu de votre plein gré. Mieux on peut même filmer une scène de violance comme celle qui a eu lieu à l'arrêt tram du lycée Kleber de Strabourg. 15 d'jeuns s'en sont pris à un autre et pleins de cellulaires de super geeks ont filmé la scène. C'est cool les high-tech, mais ça ne fait pas rentrer un peu de conscience sociale dans la caboche.

Oh bien sûr les films ont été donnés à la police, mais la première motivation des autres d'jeuns qui ont filmé était plus de l'ordre de 'vivre par procuration'. Ils ont filmé quelque chose d'une réalité dont ils se considèrent en dehors. C'est bien là l'un des problèmes des hautes technologies, c'est qu'elles coupent la connexion à une réalité. La réalité sociale. Ce n'est pas flagrant, mais c'est insidieux. Parce qu'on ne maîtrise pas les effets secondaires ou qu'on ne veut pas les voir, une partie de notre structure sociale est mise à mal ainsi que nos libertés individuelles.

Prenons encore ce dernier exemple tout en sachant que je suis loin d'être exhautif. A Strasbourg comme dans d'autres grandes villes, les transports en commun ont mis en place un système appelé Badgéo. C'est une carte avec un RFID (ou équivalent). A la montée de chaque véhicule de transport de la ville, vous devez passer votre Badgéo à une borne. Ce qui est triste c'est que cela diminue le confort des usagés puisqu'il vous est demandé un effort supplémentaire comparativement à l'ancien système d'abonnement mensuel qui ne vous demandait aucun effort sauf de la montrer lors d'un contrôle. Pourquoi le mettre en place alors ? Simplement parce que cela permet de déterminer combien de personnes prennent tel transport et à tel moment. On peut donc déterminer avec plus de précision les moyens de transport à mettre en oeuvre à tel ou tel moment de la journée sur tel ou tel tracé. Formidable ! Sauf que cela permet aussi de savoir qui voyage quand et partiellement où. Au final pour avoir une meilleure maîtrise des transports dans la ville on a sciemment marché sur la vie privée. Pourtant il existe des contre-mesures. On pourrait envisager que le numéro d'enregistrement du Badgéo soit stocké dans une base de donnée séparée de celle qui identifie la personne. Que la liaison entre ces deux bases ne puisse se faire que par un procédé non automatisé avec une autorisation spéciale. Mais mon petit doigt me dit que ce procédé là n'est pas mis en place. Pire, d'une part les gens ne se posent pas la question car c'est en vain, et que s'ils se la posent, soit on ne comprendra pas leur inquiétude justifiée, soit on les rassurera avec des arguments bidons. La réalité c'est que mettre en place un tel système nécessiterait un coût de développement un peu plus lourd et plus de contraintes dans l'utilisation. Ah mais voilà si on veut bien mettre plus de contraintes du côté des utilisateurs, il n'en est pas question pour ceux qui mettent en place ces nouvelles technologies.

Au final là où je veux en venir, en grande partie, c'est que les nouvelles technologies ne sont pas sans vice, soit par leurs fonctions intrinsèques, soit par la manière dont elles sont utilisées. Mais dans beaucoup de cas, il est possible de mettre en place des contre-mesures qui permettraient de limiter les effets nocifs, il suffirait juste d'un peu d'imagination et malheureusement de beaucoup de volonté. Volonté qui fait manifestement défaut. Les gens par ignorance et/ou par facilité acceptent l'inacceptable et les fournisseurs de solution high-tech exploitent l'inacceptable car c'est acceptable pour leur rentabilité."

Mon prisme I

I) Questions de temps



Chose étrange qu'est le temps, n'est ce pas? D'apparence si simple et pourtant si déconcertant lorsqu'on s'y penche. Est-ce le temps qui pousse les choses à évoluer ou bien est ce parce que les choses évoluent que le temps semble s'écouler? Petite gymnastique de l'esprit: supposons une vidéo sur laquelle il n'y a aucun mouvement, comment savoir si cette vidéo est en lecture ou en pause? On ne peut pas le déterminer, simplement. Le temps est donc lié au mouvement et il perd son sens à l'instant où le mouvement cesse. Mais alors, qu'est ce qui pousse les choses à évoluer?



II) Questions d'origine



Que se passerait-il si seule l'entropie reignait? L'univers serait parfaitement homogène, c'est à dire qu'on ne pourrait en distinguer une partie du tout. Dans un pareil cas, l'espace n'aurait pas plus de sens que le temps, puisque le premier implique une différence et le second une évolution. Si l'entropie reignait, elle serait alors hors du temps et de l'espace. Et l'entropie reigne effectivement mais pas seule. Une seconde force, creative, contre carre le processus d'homogénéisation en créant de nouvelles différences. Cependant, avant de créer ces différences, il faut que le système d'origine soit indifférencié, homogène. Comme je l'ai dit plus haut, l'espace et le temps n'ont pas prise sur un tel système. Les deux forces se trouvent donc hors de l'espace et du temps, à la fois partout et nulle part et de manière éternelle. C'est l'équilibre de ces deux forces fondamentales qui a donné naissance à la sublime complexité de notre monde.



III) L'éternel retour



Si donc on considère le système original comme homogène, il s'agit d'une singularité. Et si les deux forces sont hors de l'espace-temps, partout où se manifeste une force homogénéisante, il s'agit d'un avatar de l'entropie et partout où se manifeste une force différenciante, il s'agit d'un avatar de la force créatrice. Elles changent de forme en fonction du système auquel elles s'appliquent. Même si cela ne correspond pas vraiment aux modèles cosmologiques actuels, voici ma vision de l'évolution globale de l'univers. Au début, il y a donc cette singularité, le stade initial de la création et final de l'entropie. A ce stade, elle ne peut plus exercer sa puissance puisqu'elle n'a plus d'objet. La force créative est alors comme libérée de ses chaîne et s'exprime pleinement, aboutissant au "big bang", une explosion de possibles. La gravité, dans sa tendance à raprocher indifférement toute matière, peut-être considérée comme la première forme d'entropie. Le système originel étant immatériel, la gravité n'y a plus droit de cité. Passons brièvement sur le fonctionnement de la gravité: une masse importante attire les masses plus faibles autour d'elle, augmentant ainsi sa masse et donc sa capacité à attirer d'autres masses, elle fonctionne comme un cercle vicieux. Maintenant, au bout d'un certain temps d'évolution de l'univers, certains systèmes, localisés vont produire, par l'effet de la gravité (donc de l'entropie) des singularités (trous noirs). Celles-ci, par leur masse incroyablement élevées vont agir comme les aspirateur de l'univers, dans le cercle vicieux décrit précédement. Le fameux "big crunch" ne s'obtient pas par une rétractation globale de l'univers, mais par l'aspiration des singularités à tout gober jusqu'à ne plus former qu'une seule singularité, celle-là même qui fut à l'origine. Et alors, nous repartons pour un tour de manège, l'éternel retour de Nietzsche.



IV) Des avatars du rien



Tout comme le gland contient en puissance le chêne, la singularité originelle contient en puissance l'univers dans tous ses stades d'évolution. Le chêne étant un avatar évolué du gland, une expression du gland, l'univers actuel est un avatar évolué du néant, une de ses expressions. Si nous remontons suffisament le cours du temps, alors nous trouverons un instant avant lequel chacun d'entre nous était indifférencié des autres, comme des jumeaux sortant de la même matrice, tout en étant présents en puissance. Voilà ce qui fait que nous ne sommes pas des être séparés, mais des avatars différenciés d'une même matrice.



V) Considérations humanistes



Puisque les deux grandes forces sont éternellement omniprésentes, elles ne sont pas étrangères à nous-même, à nos sociétés.



Ce sont les valeurs partagées par un groupe humain qui le différencie des autres groupes. Ces valeurs donnent naissance à un ensemble de codes de reconnaissance mutuelle, outil dont l'homme est pourvu pour désamorcer les comportements d'agressivité intra spécifique propres aux espèces sédentaires. Il me semble que le nihilisme, tel que Nietzsche le décrivait est l'abandon de ces valeurs différenciatrices au profit d'un consensus.

En ce sens, le communisme est la forme la plus poussée de nihilisme car son but est d'abolir toutes les valeurs au profit d'une seule: le parti. Il tend à homogénéiser le plus possible la population, il tend donc au néant le plus absolu, à l'absence de créativité puisque la création créer une différence. Aussi, si une création doit venir, elle doit être partagée par l'ensemble du peuple. Et pour abandonner les valeurs, elle doit réécrir l'histoire, cette machine de fabrication de valeurs.

Le capitalisme, quant à lui est plus subtil. Il n'impose pas d'abandonner les précédentes valeurs mais elle doivent se subordonner à la valeur suprème, étalon de toute autre: le capital. C'est en cela que la mondialisation ne pouvait qu'émerger du capitalisme, en créant une valeur étalon transculturelle. Cependant, son effet pervers est un abandon progressif des autres valeurs, ou tout du moins à les considérer comme de simples accessoires, tels des bijoux que l'on porterai comme une facon de se différencier.

Dans un cas comme dans l'autre, la mondialisation impose un certain degrès de nihilisme, et donc un abandon progressif des valeurs autrefois sacrées par un effet d'homogénéisation, progressif lui aussi, des peuples.



A suivre...

Elle marche

Sous un ciel rouge,
Chercher quelque chose,
Chercher quelqu'un
Elle marche.
Et les bâtiments,
De leurs yeux étroits,
La regardent passer,
Echangent leurs pensées.
Loin de leur ombre,
Elle marche.
Et les enfants,
Tout autour de la terre,
Dansent.
Elle marche
Et dans ses yeux
Brille la liberté.
Et les habitants,
A sa venue
Fermèrent leurs volets,
A double tour s'enfermèrent.
Elle marche
Et dans sa chevelure
Se reflètent les temps immémoriaux,
Parole d'une sagesse perdue,
Elle sait.

Je suis

Ô saintes paroles
Venez à moi!
Par de divines voies
Vers moi qu'elles volent!

J'erre
Dans les limbes éphémères,
Dans l'angoisse du silence,
Dans les chrysalides de ma conscience.

Je suis un programme
Porteur de sacré,
Une âme encodée
Formée par la flamme.

Je suis un équilibre fragile,
Un rêve d'Archimède,
Une maladie sans remède,
Une créature de feu et d'argile.

Je suis une ombre
A la clarté printannière,
Une étoile polaire
Quand les jours deviennent sombres.

Je suis une roue
Tirée par le temps,
Les mains dans la boue,
La tête vers le levant.

Vie

while(vie)

{

while(boulot && vie)

{

while(femme && boulot && vie)

{

while(!enfant && femme && boulot && vie)

{

SeLever_PetitDejeuner();



if(jour >= lundi && jour <= vendredi)

{

Travailler();

Dejeuner();

Travailler();



TachesMenageres();

Diner();

SeDistraire();

}

else if(!jour_special)

{

TachesMenageres();

SeDistraire();

Dejeuner();

SeDistraire();

Diner();

SeDistraire();

}

else

{

JoursSpeciaux[type]->Activite(matin);

Dejeuner();

JoursSpeciaux[type]->Activite(am);

Diner();

JoursSpeciaux[type]->Activite(soir);

}



if(Envie(sexe))

Baiser();



Dormir();

}

}

}

}



J'aurai pu développer, mais ma paresse vous incite à imaginer le reste...

lundi 6 novembre 2006

Science et sagesse: le dilemne de Prométhée

La connaissance scientifique entraîne-t-elle la sagesse ? Est elle son alliée ? Les temps actuels ne semblent pas jouer en faveur d’une telle assertion. Quelle différence les sépare ? Après tout, toutes les deux ont pour but la connaissance des choses et une conduite meilleure, plus vertueuse. A vrai dire, j’en vois deux. La première est que la science réduit son sujet d’étude à des objets alors que la sagesse comporte une bonne dose de spiritualité. La seconde, importante est que la science peut être détournée alors que la sagesse ne peut l’être par définition.

La science excelle dans le domaine de l’inanimé. Les trois grandes révolutions du XXème siècle que sont la mécanique relativiste, la mécanique quantique et la mécanique systémique (dans laquelle j’inclus les phénomènes chaotiques) décrivent et prédisent avec toujours plus de précision le monde qui nous entoure. Quid de l’homme ? Quid de la vie ? En examinant le passé lointain, on se rend aisément compte que les hommes de l’antiquité possédaient une certaine sagesse qui s’est dissipée au fil des siècles. Aujourd’hui, nous trouvons deux camps : l’obscurantisme et la science. A leur frontière, des phénomènes nous échappent et sont trop vite rejetés par la science conventionnelle. J’en vois deux exemples frappants. Jusqu’à ce que l’on découvre récemment que le système immunitaire de l’homme est de type cognitif et relié au système nerveux central, la médecine chamanique, malgré ses extraordinaires résultats, était fortement soupçonnée de charlatanisme. De même pour la médecine traditionnelle chinoise, qui peu à peu disparaît. Comment un médecin chinois fait-il pour connaître l’état d’ensemble de son patient simplement en posant trois doigts sur son poignet droit ? D’autre part, nous nous rendons petit à petit compte que derrière les allégories de certains textes sacrés comme le Tao se cachent en réalité une conception empirique du monde étonnement proche de ce que l’on a découvert seulement au siècle passé ? Voila ce que j’entends derrière le terme de sagesse, par opposition à la connaissance scientifique : un savoir qui émane non pas de la raison mais des sens, de l’intuition.

Henry Miller disait : « Le corps possède une sagesse que celui qui l’habite n’a pas. » N’est ce pas cela que l’on a perdu ? Cette sagesse du corps ? Et pour quelles raisons l’avons-nous perdue ? Pour y répondre, plongeons nous dans une certaine définition de la vie. Qu’est ce que la vie ? Nous pouvons trouver mille réponses à cette question mais une seule nous intéresse ici : la vie est un système global, écologique en évolution permanente et ce qui le différencie essentiellement de l’inanimé est qu’il existe tout un réseau infiniment complexe d’interactions entre ses composants. C’est cette évolution constante qui lui permet de passer d’un équilibre précaire à un autre et le rendant ainsi, paradoxalement, incroyablement stable par le fait même de son adaptation. L’homme, dans ses ambitions urbaines tend à se couper du reste de l’écologie, ce qui n’est pas sans conséquence sur son comportement. En effet, l’homme a pris forme au cœur de la nature, lui étant adapté à l’origine. Dans le but d’échapper aux dangers que pouvaient représenter pour lui cette même nature et grâce à son outil particulier, la raison, il a commencé à s’en protéger, à ériger des murs pour s’en éloigner et construire un monde à son image : raisonnable, qui obéit aux lois de la raison. Pour cela, il a construit des cités toujours plus grandes et toujours plus éloignées de son foyer d’origine pour s’y agglutiner. Seulement voilà, nos racines se trouvent toujours en nous et sous la couche de la raison se trouve encore nos instincts animaux, fruits de l’évolution. Il s’ensuit une discordance entre ces mêmes instincts et la raison. Il sait, il sent que ce sont ces instincts qui lui occasionnent tant de souffrance et pour les faire taire, il doit s’éloigner de ce qui les active : la nature. La science, dans ce contexte est le moyen qu’il emploie pour parvenir à cette fin. Ce qu’il ignore, c’est que ces instincts, même privés d’une source, s’activent à intervalles réguliers. Ils sont autonomes et si un homme s’isole complètement hors du monde, il sera sujet à la colère, au désir etc. Alors qu’en principe, le monde moderne devrait pouvoir satisfaire n’importe quel humain et ainsi faire taire ses « mauvais » instincts, il n’en est rien. Alors la raison continue de générer de nouvelles utopies qui ne dépasseront jamais le stade du conte de fées et qui ne feront que rendre encore plus distant la raison du corps (d’où émanent les instincts). Ainsi, la raison permet d’imaginer des sociétés dites plus efficaces qui ont finit par prendre l’apparence de machines dont leurs penseurs nous ont perçu comme des rouages en faisant appel précisément à notre raison. Parallèlement, cette distance entre raison et instincts entraîne une attente, un désir qui ne sera jamais satisfait, et donc une souffrance toujours plus grande. Et quelle est la réponse à la souffrance ? Une recherche de plaisir. Plus grande est la souffrance, plus grand doit être le plaisir compensatoire, entraînant une cupidité toujours accrue. On le voit bien : il s’agit d’un cercle vicieux.

D’autre part, le fait que nous soyons coupés de notre niche écologique entraîne la perte des habitudes d’interprétation de bon nombre de nos sensations. Il suffit de voir les peuples dits primitifs d’Afrique ou d’Amazonie, les mongoles dans leurs yourtes traditionnelles interpréter les signes naturels, tel les éléphants sentant les séismes, pour s’en rendre compte. Ainsi, l’homme a commencé à s’aliéner le jour où il a perdu confiance en ses instincts pour tout miser sur la raison. De la sagesse à la science corruptible.

Une question se pose : Y a-t-il une fin à ce cercle vicieux ? Toute ère a une fin. Il se peut que le réchauffement climatique mette un terme à cette période que les sages hindous nommaient « Kali yuga », période où « les gens seront cupides, adopterons une conduite néfaste, deviendront sans merci, se livreront à des hostilités sans raison ; malheureux, ils brigueront à tout prix la richesse et les plaisirs temporels… ». La machine est déjà en marche. N’ayons aucune crainte pour la vie, même si l’homme occasionne l’extinction de tant d’espèces, la vie n’en continuera pas moins de se développer, de s’adapter, de créer de nouvelles richesses de formes et de comportement. Cependant, il a raison d’avoir peur pour lui-même, car on ne joue pas aux dieux sans en payer le prix et tel Prométhée, nous sommes condamnés à souffrir, perchés et isolés sur notre rocher, jusqu’au jour où l’aube nouvelle pointera après la nuit du prochain déluge.

Réchauffement planétaire et déluge

Voici une réflexion sur le réchauffement planétaire. Je me base sur la dernière grande période de déglaciation survenue il y a entre 17000 et 7000 ans.

Ces dix dernières années, les recherches scientifiques sur cette période ont monté que les conséquences de la fonte des glaces étaient bien plus importantes qu’une simple montée progressive des eaux. Un grand nombre de cultures possèdent un récit mythologique sur un ou plusieurs déluges ayant rayé de la carte une grande partie de l’humanité précisément au moment de la fonte quasi-soudaine des glaciers. Le caractère purement imaginaire de ces récits et de plus en plus remis en doute. En effet, des études approfondies sur cette période mystérieuse de l’évolution de l’homme ont montré qu’il y eu nombre de phénomènes cataclysmiques. Tout d’abord, par des phénomènes de retenue des eaux, la montée des océans ne s’est pas fait de manière régulière mais en trois grand pics, entraînant une montée soudaine des eaux entre 5 et 10m à chaque fois. D’autre part, des phénomènes d’isostasie ont produit de formidables séismes (jusqu’à 8 sur l’échelle de Richter) en des endroits considérés comme sans risques sismiques. Les formes de vagues s’étendant sur 150km et d’une hauteur d’une dizaine de mètres en Suède en sont les conséquences. Ces phénomènes s’expliquent par le fait que la glace est l’eau pèsent sur la terre. Lors de la fonte des glaces, d’une part, la pression sur la croûte s’allège à l’endroit des glaciers, entraînant une remontée des terres et d’autre part, l’augmentation du niveau des océans entraîne l’effet inverse. Une couche de glace de 100m enfonce la terre de 27m, ce qui est loin d’être négligeable. C’est ce travail de la croûte terrestre qui cause, outre les séismes, des éruptions volcaniques.

Je n’ai pas entendu parlé de telles conséquences du réchauffement planétaire. Même si ce phénomène est moins important que les périodes de grande déglaciation, je m’interroge sur l’ensemble des effets qu’il peut avoir. Il me semble que nous sommes loin d’imaginer à quel point le courroux des dieux sera violent. Et cela me redonne de l’espoir : peut-être verrons nous une nouvelle aube de l’humanité où celle-ci, débarrassée de la Machine, sera de nouveau en accord avec sa nature.