vendredi 29 juin 2007

Les nouveaux amants

En ce moment tant attendu
Où les nouveaux amants s'enlacent
Dans la nuit, éperdus,
Les anges leur insufflent la grâce.

Et les enfants, tout autour de la terre
Dansent avec eux
Et de leur céleste base, les Dieux
S'enivrent de leur flamme.

Demain, à l'aube nouvelle,
Le monde leur appartiendra
Et dans leurs songes règne un au-delà,
Souffle d'une vie éternelle.

lundi 18 juin 2007

Sonia

Sonia, l'âme si pure
S'enveloppait du drap,
Semblait porter sur elle
Toutes les souffrances,
De celles dont on détourne les yeux
De celles dont on se sent heureux
Et elle prie, elle prie
Plus fort qu'à la messe
Et elle y croit,
Pauvre petite créature
Si pure, si fragile.

Lili et Koyot (IV)

Face au lac
La vie est si belle
Les sommets blancs
Nous sourient
Nous benissent
Le chuchotement des vaguelettes
Projetent
Dans nos têtes
Des idées,
La Liberté.

La tune bébé
Sans elle,
Tout n'est que projet
Ô mon ange,
Jamais je ne supporterais
Une vie
Sans alarme et sans surprise
Ô bébé
Jamais je ne supporterais
De payer le loyer
La facture d'éléctricté
De changer la couche de bébé
De promener médor
Et m'endormir
Me disant que ce n'est rien
Que la fatalité.

Ô bébé
La tune,
La tune bébé
Après on verra où aller.

C'est clair, nous avons besoin de tunes. Pour notre projet: Liberté. Il existe tout un tas de façons de gagner sa vie sans s'emmerder huit heures par jour, cinq jours sur sept: dealer, braquer, revendre.
Seulement, le temps nous manque. Le sac d'une vieille? Trop immoral pour moi.
Finalement, j'ai l'idée qui convient à notre situation. Le plan consiste à attendre un richar non loin d'un distributeur de billets, à l'écart de la ville. Choper sa carte bleue et son code puis vide son compte banquaire. Cela nous permettrais de tenir quelques jurs au moins. Un plan peu risqué donc tout bon pour nous. Encore faut-il trouver le lieu adéquat: suffisament décentré pour qu'il y ai peu de monde sans toutefois poireauter des heures durant en un lieu désert. Alors on attend la tombée de la nuit, parcourant la ville de long en large.

Et puis
Au bon moment,
Au bon endroit
Notre proie est apparue
Audi A6
Blondasse côté passager
Beau costard
Carte American Express
La cible idéale.

Raskolnikov

Raskolinkov se dit en lui-même: "Hé quoi? Mieux ne vaut-il pas être seul que se sentir seul en société? Regarde ces vieux, cela fait une heure qu'ils entrecoupent leur silence de paroles insignifiantes, de commentaires sur le temps qu'il fait, des gens qui passent ou des dernières choses à la mode!" Ironiquement, il ajouta: "Fort pratiques ces changements de mode incessants, ces progrès de la technique. Toujours un sujet sous le coude, et pourtant jamais rien de bien neuf!"
L'âme maussade, il finit d'un trait son verre avant de se lever. Marcher, longer la plage s'aérer les idées et laisser les muses lui souffler les quelques vers qui lui feront quitter pour quelques temps cette triste réalité.

Lili et Koyot (III)

-Ouais?
- Ca va?
- Ca faisait longtemps! Tu vas bien? Ca fait plaisir de t'entendre!

Toujours aussi joviale
Je suis un homme de neige
Elle est le soleil
Et je fonds,
Je fonds.

Je prends de ses nouvelles
Sa vie l'emmerde
Son mec passe
Ses jours et ses nuits
A fumer
A lui prendre la tête
Pour un non, pour un oui
Alors je lui propose.

- Que dirais-tu si je viens te voir?
- Ca me ferais trop plaisir!
- Demain, ca te va?
- Quand tu veux, mais je peux pas te loger. Tu sais où crecher?
- On verra ca. Je t'appelle une fois que je suis dans le train.
- Génial!
- A demain.
- Bisoux.

Je me pince. Pour vérifier, m'assurer que ce n'est pas un trip hallucinatoire. Non. Je ne tiens plus. Que la nuit cesse! Que l'aurore se pointe nom de Dieu!

J'habitais alors le quartier arty d'Angers, sur la rive opposée au chateau. Fallait voir la vue! Au lever, au coucher, au soleil ou sous la pluie, tout semblait surnaturel. Chouette vue qui me consolait de ma vie merdique.
J'avais atteri là deux ans auparavant par exil. Ceux qui furent autrefois mes amis ont sombré soit dans la déchéance soit dans la monotonie conjugale. Plus rien à tirer d'eux si ce n'est une vie sans surprise, le genre de vie que vous menez probablement.
J'étais venu chercher la vie et j'y avais trouvé cet ange à la grâce indomptable. Chacune de nos âme embourbée dans leur abysse repsectif, notre relation n'avait duré que quelques semaines, hautes en couleurs. Et puis chacun était reparti à son destin, sans rien soupçonner. Elle à sa succession de boulots, de déménagements et de mecs, moi à ma longue introspection.
Toutefois, quelque lien restait, une union qui confine au mystique, comme si nos âmes ne s'étaient jamais vraiment séparées.

Et me voilà à Annecy, au milieu des montagnes, à la chercher du regard.

Et la voilà
Dans mes bras
Je suis une plume
Elle est le vent
Qui m'emporte,
Loin.

-

Avachie sur son fauteuil,
Ses rêves en écueils,
Et les mots résonnent dans la vodka
Noie
Les larmes et l'émoi.

Sur l'herbe allongée
Elle regarde les nuages passer
Et les mots
Tonnent comme le tonnerre
Tremblent avec la terre
Elle voudrait crever
Ce FILS DE PUTE
Si grand, si blanc.

Son arme brillante à la main
Elle souffle, aspire le destin
Et les anges donnent la messe,
Ivres jusqu'à la liesse
Elle va crever le coeur
De ce FILS DE PUTE.

Elle entre, son coeur s'embelle
Son âme, si pure, détalle
Un coup, un seul
Et elle oublie tout.
Et elle court, court
Jusqu'à en perdre haleine
Jusqu'à cracher chaque soupçon de haine
Et de manche goutte les perle de sang
Elle court, elle court, droit au néant.

Lili et Koyot (II)

Deux sons sourds
Chirurgicaux
Et la grace nous abandonne
Son corps sur le mien
Dans l'herbe molle
Son souffle haletant
Ses yeux vides
Et le froid, le froid
Qui enveloppe tout
Mes membres se dispersent au loin
Lumière sans landemain.
Elle est toujours là.
Et nous avons notre histoire.
Cette histoire.

J'avais été voir Chico, un grand black qui a du mordant. Habituellement, il rôde autour du chateau, attendant le client.
20 sacs d'Afghan.
M'allongeant sur le lit, Hendrix sur la stéréo, je partais. Loin, loin.

Je songeais
A Kerouac
A Miller
Aux aventuriers d'Hier.
Aujourd'hui c'est
Caution pour l'appart
Prélèvements automatiques
Paperasses et chomage.
Aujourd'ui c'est
Le rang ou la rue
Le standing ou la misère
Et au final rien de vécu.

Mes yeux fixés au plafond,
Je haissais
Mes meubles
Mes objets
Mes amis
Ma famille,
Chaque chose,
Chaque être
Qui pouvait refléter
La niaiserie
L'échec
De ma vie.

Lili, quant à elle, était en station à l'autre bout de la France. Je l'avais connue deux ans auparavant. Une fille pas ordinaire, pour sur. Une gueule d'ange, un sourire permanant, aussi mystérieux que la Jaconde, envoutante. Je ne cessais alors de penser à elle, ses cheveux, sa peau, tout chez elle m'obsédait.
Condamnée tel un pecheur en enfer à revivre sans arrêt les mêmes peines, espoir-desespoir, illusion-desillusion, je restais persuadé de pouvoir lui apporter la lumière.

Le shit montait
Mes rêves fuyaient la réalité
J'imaginais ma vie avec elle
Comment consumer nos corps
Jusqu'à l'abandon final
Les ocans à traverser
Les montagnes à grimper
Rien ne semblait impossible.
Juste un rêve.
Alors je l'ai appelée
Pour voir
Pour créer.

jeudi 14 juin 2007

Marie

Hier j'ai rencontré un ange
Aux yeux doux comme le mie
La dévorant du regard
Je me suis jeté sur elle
L'âme envoutée
Par le désir charnel
Je lui ai parlé, lui ai chuchoté
Combien elle était belle.

Nous avons fait l'amour
Avec la bénédiction du ciel
Et les étoiles se reflétaient
Sur l'océan irréel
Il y avait quelque chose de parfait
Quelque chose d'éternel.

A la fraicheur de l'aurore
V'là son mec qui l'appelle
C'était marée montante
Et la vie me paraissait bien cruelle
Marie était son nom
Nul besoin que j'vous l'épelle.

dimanche 10 juin 2007

Lili et Koyot (I)

-Ca te ferait quoi si je crevais là, dans tes bras?
Elle, c'est Lili la faucheuse.
- Je sais pas, j'ai pas réfléchi à la question.
Moi c'est Koyot le cérébral.
- Si je me noie, tu viendrais à me secours? Serais tu prêt à mourir pour moi?
- Seulement si c'est la conclusion d'une belle histoire. Autrement, je te regarderais et prierais pour ton âme.
- Salaud!
- Il paraît.

Nous avions imploré
La nuit et son sein fécond
Blanche, blanche lune
Délivre nous de la destinée!

Maintenant nous lui appartenons,
A la nuit,
A ses ombres sans nom,
A son Histoire.

Au soleil,
Le canon brille de mille feux,
Compagnon d'infortune
Son doigt tremble
Aura-t-elle le cran?
Presse, presse tant qu'il est encore temps.
Fille des ténèbres,
L'éternité nous appartient
Juste au bout de ton doigt.

- Je ne peux pas!
Mon 'tit ange pleure,
Se fond en larmes.
- Magnes! Les cond&s sont pas loin! Putain! Tu vas pas tout faire foirer! Tu la voulais cette histoire, non? Je la voulais autant que toi; alors concluons, et vite!

Je la tiens en joue
Comme elle me tient en joue
Au dessus de nos têtes,
Le soleil brille
Au dessous de nos pieds,
La terre tremble.

- Bordel, t'entends pas les sirènes?

C'est une belle journée,
Chouette journée
Pour mourir.
Mon ange et moi
Montant au ciel
Pour notre dernière danse,
Je n'attends que cela.

jeudi 7 juin 2007

-

L'esprit me tient debout
Mais l'âme est à la ramasse
Le feu aux tripes
Chaleur du vide
Tu parles d'un ange
Maudit soir le jour de la rencontre
Elle me ronge de l'intérieur
Tentative d'exorcisme
Sors de ce corps
Sors de ce corps qui me fait mal.

mardi 5 juin 2007

Wanted

L'autre jour, j'ai entendu une rumeur. Toute la ville en parle. Il s'agit d'un secret que le Soleil ne doit pas entendre. Il paraîtrait qu’un ange est parmi nous. Certains l’ont aperçu et disent d’elle que la lumière du jour la rend éclatante comme le diamant, que l’éclat argenté de la lune lui donne la clarté de l’opaline. Depuis, à chaque coin de rue, à chaque terrasse, je la cherche, mais où se cache-t-elle? Si vous avez des renseignements, des témoignages, venez me voir! Il me tarde de la célébrer!

dimanche 3 juin 2007

-

Encore ce feu aux tripes
Chaleur du vide
Ton poison
Dans mes veines
Brûle mon corps
Brûle mon âme
Et rien
Non, rien
Ne saurait arrêter
Cette incessante pulsation.

Alors je vomis des mots
Des mots troubles
Qui tombent à l'oreille
De ceux qui oublient
Et tes yeux voilés
N'y verront que du feu
Le feu de mes tripes
Empoisonnées.

samedi 2 juin 2007

Le soleil brille

Le soleil brille,
T'es démasquée
Jeu de bille,
T'es le boulet

Le soleil brille
Et c'est un cadeau
Que tu ne saurais m'offrir
Depuis ta tour d'ivoire

Le soleil brille
Me sourit
Me purifie
De tes mots-poison

Le soleil brille
Me brule les yeux
Vers l'ouest, vers l'ouest
Là se trouve le chemin

Le soleil brille
Je lui sourit,
M'avance vers lui
Vers son feu isoumis

Le soleil brille
Et les anges dansent
Et les enfants chantent
Pour moi

Le soleil brille
Loin de ton ombre
Loin de la nuit
De tes pulsions affolées

Le soleil brille
Le soleil brillera
Loin de toi
Et j'en chante.

Ville sans lumière

Etrange ville sans lumière
Les rêves errent
Quand la nuit approche
Comme des spectres,
A la lune s'accrochent
En mobiles
Immobiles.