lundi 18 juin 2007

Lili et Koyot (II)

Deux sons sourds
Chirurgicaux
Et la grace nous abandonne
Son corps sur le mien
Dans l'herbe molle
Son souffle haletant
Ses yeux vides
Et le froid, le froid
Qui enveloppe tout
Mes membres se dispersent au loin
Lumière sans landemain.
Elle est toujours là.
Et nous avons notre histoire.
Cette histoire.

J'avais été voir Chico, un grand black qui a du mordant. Habituellement, il rôde autour du chateau, attendant le client.
20 sacs d'Afghan.
M'allongeant sur le lit, Hendrix sur la stéréo, je partais. Loin, loin.

Je songeais
A Kerouac
A Miller
Aux aventuriers d'Hier.
Aujourd'hui c'est
Caution pour l'appart
Prélèvements automatiques
Paperasses et chomage.
Aujourd'ui c'est
Le rang ou la rue
Le standing ou la misère
Et au final rien de vécu.

Mes yeux fixés au plafond,
Je haissais
Mes meubles
Mes objets
Mes amis
Ma famille,
Chaque chose,
Chaque être
Qui pouvait refléter
La niaiserie
L'échec
De ma vie.

Lili, quant à elle, était en station à l'autre bout de la France. Je l'avais connue deux ans auparavant. Une fille pas ordinaire, pour sur. Une gueule d'ange, un sourire permanant, aussi mystérieux que la Jaconde, envoutante. Je ne cessais alors de penser à elle, ses cheveux, sa peau, tout chez elle m'obsédait.
Condamnée tel un pecheur en enfer à revivre sans arrêt les mêmes peines, espoir-desespoir, illusion-desillusion, je restais persuadé de pouvoir lui apporter la lumière.

Le shit montait
Mes rêves fuyaient la réalité
J'imaginais ma vie avec elle
Comment consumer nos corps
Jusqu'à l'abandon final
Les ocans à traverser
Les montagnes à grimper
Rien ne semblait impossible.
Juste un rêve.
Alors je l'ai appelée
Pour voir
Pour créer.

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