vendredi 27 juillet 2007

Rien

Tout autour
Les cris et la peur
Haine et rancoeur
Comotions de l'âme
Soubassements de l'existence
Hurle jusqu'à t'étouffer
Gobe la came des hallucinés
Deviens prêtre de l'agonie
Souffrance en déni
Marche sans jamais être seul
Cours pour être premier
N'oublie rien
Sois un rien
De la plus haute importance
Une illusion verbale
Un sacre local
Mais qu'ils n'oublient pas ce rien
Qu'ils n'oublient pas ce grain
Que rien ne fera germer
Souche stérile d'une telle importance
Atome de l'aveugle machine
Capitaine des navires sans fond
Apôtre des nihilismes
Convertis l'hérétique
Assène ton dernier coup
Ta plus grande ruse
Deviens ce rien important.

lundi 9 juillet 2007

Un Ange

Un ange dort
Pendant que l'autre veille
Un ange d'or
Mène l'autre à l'éveil
Un ange aux allures de merveille
Marie, parait qu'elle s'appelle
Et même si je ne vois pas ses ailes
Je sais qu'en elle un ange sommeille.

Dors mon ange,
Les dieux tiennent conseil
Rien qu'un échange
Entre nous et le ciel.

vendredi 29 juin 2007

Les nouveaux amants

En ce moment tant attendu
Où les nouveaux amants s'enlacent
Dans la nuit, éperdus,
Les anges leur insufflent la grâce.

Et les enfants, tout autour de la terre
Dansent avec eux
Et de leur céleste base, les Dieux
S'enivrent de leur flamme.

Demain, à l'aube nouvelle,
Le monde leur appartiendra
Et dans leurs songes règne un au-delà,
Souffle d'une vie éternelle.

lundi 18 juin 2007

Sonia

Sonia, l'âme si pure
S'enveloppait du drap,
Semblait porter sur elle
Toutes les souffrances,
De celles dont on détourne les yeux
De celles dont on se sent heureux
Et elle prie, elle prie
Plus fort qu'à la messe
Et elle y croit,
Pauvre petite créature
Si pure, si fragile.

Lili et Koyot (IV)

Face au lac
La vie est si belle
Les sommets blancs
Nous sourient
Nous benissent
Le chuchotement des vaguelettes
Projetent
Dans nos têtes
Des idées,
La Liberté.

La tune bébé
Sans elle,
Tout n'est que projet
Ô mon ange,
Jamais je ne supporterais
Une vie
Sans alarme et sans surprise
Ô bébé
Jamais je ne supporterais
De payer le loyer
La facture d'éléctricté
De changer la couche de bébé
De promener médor
Et m'endormir
Me disant que ce n'est rien
Que la fatalité.

Ô bébé
La tune,
La tune bébé
Après on verra où aller.

C'est clair, nous avons besoin de tunes. Pour notre projet: Liberté. Il existe tout un tas de façons de gagner sa vie sans s'emmerder huit heures par jour, cinq jours sur sept: dealer, braquer, revendre.
Seulement, le temps nous manque. Le sac d'une vieille? Trop immoral pour moi.
Finalement, j'ai l'idée qui convient à notre situation. Le plan consiste à attendre un richar non loin d'un distributeur de billets, à l'écart de la ville. Choper sa carte bleue et son code puis vide son compte banquaire. Cela nous permettrais de tenir quelques jurs au moins. Un plan peu risqué donc tout bon pour nous. Encore faut-il trouver le lieu adéquat: suffisament décentré pour qu'il y ai peu de monde sans toutefois poireauter des heures durant en un lieu désert. Alors on attend la tombée de la nuit, parcourant la ville de long en large.

Et puis
Au bon moment,
Au bon endroit
Notre proie est apparue
Audi A6
Blondasse côté passager
Beau costard
Carte American Express
La cible idéale.

Raskolnikov

Raskolinkov se dit en lui-même: "Hé quoi? Mieux ne vaut-il pas être seul que se sentir seul en société? Regarde ces vieux, cela fait une heure qu'ils entrecoupent leur silence de paroles insignifiantes, de commentaires sur le temps qu'il fait, des gens qui passent ou des dernières choses à la mode!" Ironiquement, il ajouta: "Fort pratiques ces changements de mode incessants, ces progrès de la technique. Toujours un sujet sous le coude, et pourtant jamais rien de bien neuf!"
L'âme maussade, il finit d'un trait son verre avant de se lever. Marcher, longer la plage s'aérer les idées et laisser les muses lui souffler les quelques vers qui lui feront quitter pour quelques temps cette triste réalité.

Lili et Koyot (III)

-Ouais?
- Ca va?
- Ca faisait longtemps! Tu vas bien? Ca fait plaisir de t'entendre!

Toujours aussi joviale
Je suis un homme de neige
Elle est le soleil
Et je fonds,
Je fonds.

Je prends de ses nouvelles
Sa vie l'emmerde
Son mec passe
Ses jours et ses nuits
A fumer
A lui prendre la tête
Pour un non, pour un oui
Alors je lui propose.

- Que dirais-tu si je viens te voir?
- Ca me ferais trop plaisir!
- Demain, ca te va?
- Quand tu veux, mais je peux pas te loger. Tu sais où crecher?
- On verra ca. Je t'appelle une fois que je suis dans le train.
- Génial!
- A demain.
- Bisoux.

Je me pince. Pour vérifier, m'assurer que ce n'est pas un trip hallucinatoire. Non. Je ne tiens plus. Que la nuit cesse! Que l'aurore se pointe nom de Dieu!

J'habitais alors le quartier arty d'Angers, sur la rive opposée au chateau. Fallait voir la vue! Au lever, au coucher, au soleil ou sous la pluie, tout semblait surnaturel. Chouette vue qui me consolait de ma vie merdique.
J'avais atteri là deux ans auparavant par exil. Ceux qui furent autrefois mes amis ont sombré soit dans la déchéance soit dans la monotonie conjugale. Plus rien à tirer d'eux si ce n'est une vie sans surprise, le genre de vie que vous menez probablement.
J'étais venu chercher la vie et j'y avais trouvé cet ange à la grâce indomptable. Chacune de nos âme embourbée dans leur abysse repsectif, notre relation n'avait duré que quelques semaines, hautes en couleurs. Et puis chacun était reparti à son destin, sans rien soupçonner. Elle à sa succession de boulots, de déménagements et de mecs, moi à ma longue introspection.
Toutefois, quelque lien restait, une union qui confine au mystique, comme si nos âmes ne s'étaient jamais vraiment séparées.

Et me voilà à Annecy, au milieu des montagnes, à la chercher du regard.

Et la voilà
Dans mes bras
Je suis une plume
Elle est le vent
Qui m'emporte,
Loin.

-

Avachie sur son fauteuil,
Ses rêves en écueils,
Et les mots résonnent dans la vodka
Noie
Les larmes et l'émoi.

Sur l'herbe allongée
Elle regarde les nuages passer
Et les mots
Tonnent comme le tonnerre
Tremblent avec la terre
Elle voudrait crever
Ce FILS DE PUTE
Si grand, si blanc.

Son arme brillante à la main
Elle souffle, aspire le destin
Et les anges donnent la messe,
Ivres jusqu'à la liesse
Elle va crever le coeur
De ce FILS DE PUTE.

Elle entre, son coeur s'embelle
Son âme, si pure, détalle
Un coup, un seul
Et elle oublie tout.
Et elle court, court
Jusqu'à en perdre haleine
Jusqu'à cracher chaque soupçon de haine
Et de manche goutte les perle de sang
Elle court, elle court, droit au néant.

Lili et Koyot (II)

Deux sons sourds
Chirurgicaux
Et la grace nous abandonne
Son corps sur le mien
Dans l'herbe molle
Son souffle haletant
Ses yeux vides
Et le froid, le froid
Qui enveloppe tout
Mes membres se dispersent au loin
Lumière sans landemain.
Elle est toujours là.
Et nous avons notre histoire.
Cette histoire.

J'avais été voir Chico, un grand black qui a du mordant. Habituellement, il rôde autour du chateau, attendant le client.
20 sacs d'Afghan.
M'allongeant sur le lit, Hendrix sur la stéréo, je partais. Loin, loin.

Je songeais
A Kerouac
A Miller
Aux aventuriers d'Hier.
Aujourd'hui c'est
Caution pour l'appart
Prélèvements automatiques
Paperasses et chomage.
Aujourd'ui c'est
Le rang ou la rue
Le standing ou la misère
Et au final rien de vécu.

Mes yeux fixés au plafond,
Je haissais
Mes meubles
Mes objets
Mes amis
Ma famille,
Chaque chose,
Chaque être
Qui pouvait refléter
La niaiserie
L'échec
De ma vie.

Lili, quant à elle, était en station à l'autre bout de la France. Je l'avais connue deux ans auparavant. Une fille pas ordinaire, pour sur. Une gueule d'ange, un sourire permanant, aussi mystérieux que la Jaconde, envoutante. Je ne cessais alors de penser à elle, ses cheveux, sa peau, tout chez elle m'obsédait.
Condamnée tel un pecheur en enfer à revivre sans arrêt les mêmes peines, espoir-desespoir, illusion-desillusion, je restais persuadé de pouvoir lui apporter la lumière.

Le shit montait
Mes rêves fuyaient la réalité
J'imaginais ma vie avec elle
Comment consumer nos corps
Jusqu'à l'abandon final
Les ocans à traverser
Les montagnes à grimper
Rien ne semblait impossible.
Juste un rêve.
Alors je l'ai appelée
Pour voir
Pour créer.

jeudi 14 juin 2007

Marie

Hier j'ai rencontré un ange
Aux yeux doux comme le mie
La dévorant du regard
Je me suis jeté sur elle
L'âme envoutée
Par le désir charnel
Je lui ai parlé, lui ai chuchoté
Combien elle était belle.

Nous avons fait l'amour
Avec la bénédiction du ciel
Et les étoiles se reflétaient
Sur l'océan irréel
Il y avait quelque chose de parfait
Quelque chose d'éternel.

A la fraicheur de l'aurore
V'là son mec qui l'appelle
C'était marée montante
Et la vie me paraissait bien cruelle
Marie était son nom
Nul besoin que j'vous l'épelle.

dimanche 10 juin 2007

Lili et Koyot (I)

-Ca te ferait quoi si je crevais là, dans tes bras?
Elle, c'est Lili la faucheuse.
- Je sais pas, j'ai pas réfléchi à la question.
Moi c'est Koyot le cérébral.
- Si je me noie, tu viendrais à me secours? Serais tu prêt à mourir pour moi?
- Seulement si c'est la conclusion d'une belle histoire. Autrement, je te regarderais et prierais pour ton âme.
- Salaud!
- Il paraît.

Nous avions imploré
La nuit et son sein fécond
Blanche, blanche lune
Délivre nous de la destinée!

Maintenant nous lui appartenons,
A la nuit,
A ses ombres sans nom,
A son Histoire.

Au soleil,
Le canon brille de mille feux,
Compagnon d'infortune
Son doigt tremble
Aura-t-elle le cran?
Presse, presse tant qu'il est encore temps.
Fille des ténèbres,
L'éternité nous appartient
Juste au bout de ton doigt.

- Je ne peux pas!
Mon 'tit ange pleure,
Se fond en larmes.
- Magnes! Les cond&s sont pas loin! Putain! Tu vas pas tout faire foirer! Tu la voulais cette histoire, non? Je la voulais autant que toi; alors concluons, et vite!

Je la tiens en joue
Comme elle me tient en joue
Au dessus de nos têtes,
Le soleil brille
Au dessous de nos pieds,
La terre tremble.

- Bordel, t'entends pas les sirènes?

C'est une belle journée,
Chouette journée
Pour mourir.
Mon ange et moi
Montant au ciel
Pour notre dernière danse,
Je n'attends que cela.

jeudi 7 juin 2007

-

L'esprit me tient debout
Mais l'âme est à la ramasse
Le feu aux tripes
Chaleur du vide
Tu parles d'un ange
Maudit soir le jour de la rencontre
Elle me ronge de l'intérieur
Tentative d'exorcisme
Sors de ce corps
Sors de ce corps qui me fait mal.

mardi 5 juin 2007

Wanted

L'autre jour, j'ai entendu une rumeur. Toute la ville en parle. Il s'agit d'un secret que le Soleil ne doit pas entendre. Il paraîtrait qu’un ange est parmi nous. Certains l’ont aperçu et disent d’elle que la lumière du jour la rend éclatante comme le diamant, que l’éclat argenté de la lune lui donne la clarté de l’opaline. Depuis, à chaque coin de rue, à chaque terrasse, je la cherche, mais où se cache-t-elle? Si vous avez des renseignements, des témoignages, venez me voir! Il me tarde de la célébrer!

dimanche 3 juin 2007

-

Encore ce feu aux tripes
Chaleur du vide
Ton poison
Dans mes veines
Brûle mon corps
Brûle mon âme
Et rien
Non, rien
Ne saurait arrêter
Cette incessante pulsation.

Alors je vomis des mots
Des mots troubles
Qui tombent à l'oreille
De ceux qui oublient
Et tes yeux voilés
N'y verront que du feu
Le feu de mes tripes
Empoisonnées.

samedi 2 juin 2007

Le soleil brille

Le soleil brille,
T'es démasquée
Jeu de bille,
T'es le boulet

Le soleil brille
Et c'est un cadeau
Que tu ne saurais m'offrir
Depuis ta tour d'ivoire

Le soleil brille
Me sourit
Me purifie
De tes mots-poison

Le soleil brille
Me brule les yeux
Vers l'ouest, vers l'ouest
Là se trouve le chemin

Le soleil brille
Je lui sourit,
M'avance vers lui
Vers son feu isoumis

Le soleil brille
Et les anges dansent
Et les enfants chantent
Pour moi

Le soleil brille
Loin de ton ombre
Loin de la nuit
De tes pulsions affolées

Le soleil brille
Le soleil brillera
Loin de toi
Et j'en chante.

Ville sans lumière

Etrange ville sans lumière
Les rêves errent
Quand la nuit approche
Comme des spectres,
A la lune s'accrochent
En mobiles
Immobiles.

mercredi 23 mai 2007

Simulacres

Simulacres de l'amour
Simulacres de la haine
J'imite dons je suis
Un type bien
Un enculé
Deux types d'humanité
Jouir
Jouir
Jouir
Encore et encore
Jouis toi
Jouis moi
Et le temps passe
Sans trace
A reculon
Proclame haut et fort
Que tu n'es pas mort
Que jamais tu ne le seras
Mythifies toi
Mythifies moi
Annonce la messe
La célébration funéraire de ton âme
Tu seras roi,
N'en doutes pas
Et tes sujets,
Plein d'anxiété
Te lecheront le cul
Te boufferont le cul
Jusqu'à ce que tu ne puisses plus respirer
Et dans ton simulacre,
Dans ta magie débile
Tu jouiras
Au nom du Soleil incantatoire
Au nom de la Lune fertilisatrice
Tu jouiras
Et ils t'oublieront
Ils pisseront sur ta tombe
Simulacres d'Amour
Simulacres de Haine,
Ta comédie aura été parfaite.

lundi 21 mai 2007

-

Prendre le même petit déjeuner
Chaque matin
Baiser dans la même position
Chaque soir
Voir les mêmes têtes de minables
Chaque jour
Et
Répéter
Répéter
Répéter
Répéter
Jusqu'à HAIR
Chaque chose
Chaque être
Qui t'entoure
Comme les symboles
De l'échec
De la mort
De la niaiserie
De ta vie.
NON
Alors demain
Je m'expose
Je me tire.
Mais chut
Ceci est un deal
Entre la nuit et moi.

vendredi 18 mai 2007

Extraits de la Bhagavadgita

[Chant II]

L'homme se prend à penser aux objets, et il s'y attache.
De l'attachement naît le désir, du désir la rivalité, de la rivalité l'aveuglement; on en oublie ce que l'on sait; la pensée, alors, n'est plus rien; et l'homme sombre en la perdant.
Mais quand il s'avance dans le monde des objets, et que ses sens, disciplinés, n'éprouvent ni désir ni dégoût, il se maîtrise alors et atteint la sérénité.
Avec la sérénité, arrive la fin de ses tourments.
Avec l'apaisement de l'esprit, son intelligence ne tarde pas à prendre sa pleine mesure.

[Chant XIV]

Trois qualités, engendrées par la nature, enchaînent la conscience impérissable au corps. Elles se nomment "le lumineux", "le passionnel", "le ténébreux".

Le lumineux, en raison de sa pureté, dispense lumière et bien-être.
Il induit la conscience à s'investir dans le bonheur ou la connaissance, ô très pur.

Sache que le passionnel n'est que désir; la convoitise et la jouissance naissent de lui. Il pousse la conscience à s'investir dans l'action.

Quant au ténébreux, apprends que c'est lui qui est responsable de l'ignorance et de l'illusion qu'éprouvent toutes les consciences, et qu'il entraîne par la négligence, la paresse et le sommeil.

Du lumineux procède la connaissance, du passionnel surgit la convoitise; la négligence, l'égarement et, surtout, l'ignorance sortent du ténébreux.

[Chant XVI]

Les natures démoniaques ignorent autant ce que signifie agir que son contraire, s'abstenir d'agir. En ces êtres n'existent nulle pureté de coeur ni de conduite, nulle exigence de vérité.
"Le monde est mensonger, sans fondement et sans dieu; il est né sans raison: ainsi parlent-ils. Si ce n'est le désir, quoi d'autre en serait la cause!"
Voilà la doctrine sur laquelle ils se fondent, ces êtres de peu d'esprit: ils se détruisent eux-même. Ils naissent en ennemis du monde, et leurs agissements monstrueux travaillent à sa perte.

Ils ne connaîssent que le désir insatiable.
L'hypocrisie, la vanité et l'orgueil sont leurs guides.
L'égarement leur fait choisir ce qui ne mérite pas de l'être.
Ils agissent, et le vice les conseille.

N'ayant pour raison d'être que des projets sans fin dont la mort est le terme, obsédés par la satisfaction de leurs désirs, ils sont persuadés que "le monde est ainsi."

L'espoir les entrave par des centaines de liens et les pousse sur l'unique voie du désir et de la passion. Ils convoitent des richesses qu'ils accumulent, par les moyens les plus injustes, afin de rassasier leurs désirs.

Egarés, ils le sont par leurs pensées et de toutes les manières, comme ils sont retenus dans les filets de l'illusion. Obsédés par les objets de leurs désirs, ils tombent ensuite dans l'enfer de l'impureté.

Ils sont imbus d'eux-même, hautains, guidés par la richesse, gonflés de présemption et d'orgueil.

Ils se nourrissent de leur moi, de leur force, de leur orueil, de leurs désirs et de leurs passions. Voilà pourquoi ils me dénient toute existence et me prennent en haine, en leur corps comme en celui des autres êtres.

[Chant XVIII]

Trois éléments décident de l'accomplissement d'un acte:
Savoir comment le faire, dans quel but et qui l'accomplit.
Voilà pourquoi le terme "acte" englobe le moyen, l'action et l'agent.
La connaissance , l'acte et l'agent se disent de trois façons selon les trois qualités, comme l'enseigne l'analyse des qualités. Apprends ce qu'elle en dit.

La connaissance grâce à laquelle on ne voit qu'un être unique, indivisible et impérissable en tous les êtres, aussi distincts soient-ils les uns des autres, sache qu'elle est "pure et clairvoyante".
Quant à la connaissance qui ne voit que différences entre tous les êtres, dans leurs dispositions les plus diverses et leurs propriétés les plus variées, sache qu'elle est "fragmentaire".
Celle, enfin, qui est obnibulée par un unique objet comme s'il était tout, qui procède sans raison et n'a ancun souci de la vérité, on la dit "misérable et obsédante".

"Pur" est l'acte qui s'impose mais dans lequel on ne s'investit pas, que l'on accomplit ni par désir ni par aversion, ni davantage dans la perspective de son bénéfice.
Au contraire, l'acte où l'agent ne recherche qu'à satisfaire son désir, imbu qu'il est de son moi, et qui est exécuté au prix de beaucoup d'efforts, on le nomme "passionnel".
L'acte qu'on accomplit dans l'égarement sans mesurer ses conséquences, ni les pertes qu'il entraîne, ni la violence qu'il inflige, pas plus que la force qu'il recquiert, cet acte est "terrible".

L'agent qui a renoncé à toute attache ne dit plus "je", qui se montre familier du courage et del'effort, indifférent au succés comme à l'échec, sache qu'il est "pur".
On appelle "agité" l'agent qui est passionné, avide de réussite, égoïste, violent, impur, qui exulte de joie et s'abandonne au chagrin.
Immoral et grossier, intransigeant, fourbe et malfaisant, paresseux, apathique et velléitaire, tel est l'agent qu'on dit "terrifiant".

Apprends maintenant comment le jugement et la volonté se différencient selon les trois qualités.

Savoir quand il faut agir ou s'abstenir, s'il y a danger ou si rien n'est à craindre, ce qui enchaîne ou ce qui délivre, c'est avoir un jugement "juste".
Le jugement est "faussé" quand on interprète de façon erronée le bien ou le mal qu'on retire d'un acte et que l'on confond les devoirs avec les interdits.
Quand, sous l'empire de l'obscurité, on prend le mal pour le bien et le faux pour le vrai, on a le jugement "aveuglé".

On entend par volonté "pure" celle qui veut sans relâche soutenir par l'ascèse l'action de l'esprit, des souffles vitaux et des sens.
Mais poursuivre le bien, le plaisir et la richese pour en retirer des bénéfices, c'est avoir une volonté "interessée".
"Impuissante" est celle qui ne peut délivrer l'ignorant du sommeil, de la peur, du chagrin, de l'abattement ou même de l'ivresse.

Quant au bonheur, apprends maintenant qu'il est de trois sortes.
Celui où le plaisir se répète sans la douleur qui l'accompagne, où ce qui semble un poison, au début, se transforme en liqueur d'immortalité, un tel bonheur est "parfait" et c'est la connaissance de soi qui procure cette sérénité.
Le bonheur que l'on puise dans la satisfaction des sens est d'abord goûté comme une liqueur d'immortalité, puis se transforme en poison. On sait que ce bonheur est "trompeur".
Le bonheur de s'abîmer dans le sommeil, la paresse et le laisser-aller est identique du début à la fin. On le nomme donc "hébétude".

vendredi 20 avril 2007

-

Parfum de chine
Ou lumière du ciel
Volonté
Divin
Astro
Physicien
Nombre
Poète
Mot
Clé
Vent
Souffle
Ame
Droite
Cardinal
Egotico
Erotico
Comédien.

-

Elle aboie
Petite lune
Petite créature
Au visage pâle

Elle oublie
Les étangs
La voie sacrée
Du sang

A l'aurore
Des jours heureux
Elle compte sur ses doigts
Les jours heureux

La brave
L'amoureuse
Elle oublie
La couleur en élan.

vendredi 30 mars 2007

Sur la fonction du théatre

Artaud, esprit terriblement brillant et torturé s'il en est, fut très inspiré le jour où il compris que le théatre, loin de sa fonction de représentation, d'illustration ou de pathétique imitation de la Vie, se doit au contraire d'en être la manifestation la plus haute. Le texte, une fois remis à sa place, sur la scène les acteurs doivent puiser leur force dans les abîmes de l'être, de l'inconscient, là où se forment les pulsions, les sentiments et c'est de cette force que nait la véritable magie du théatre, et non pas dans une vulgaire mise en scène d'un texte, si élégant et beau soit-il.
Car le théatre a ses racines dans les cérémonies rituelles dites primitives et dès lors acquiert une fonction SOCIALE bien plus profonde que le divertissement. Ces rituels, figuratifs, soigneusement codés, avaient pour fonction de renforcer la cohésion sociale. Y entraient en scène les dieux, les esprits, incarnés dans le chef ou le chaman. Lors de ces représentations étaient exaltées, par de savantes mises en scène, les pulsions, les forces individuelles néfastes pour l'ensemble social, comme l'agressivité. La pratique régulière de ces cérémonies, dont toute la communauté se devait d'être acteur, permettait ainsi de libérer l'énergie accumulée par ces pulsions. Et celui qui ne respectait pas les codes établis se voyait rejeté hors de la communauté car il pouvait par la suite nuire aux autres membres.
Ces cérémonies me semblent être une évolution humaine des danses que l'on peut observer chez les espèces gregaires d'oiseaux, de poissons ou de mammifaires qui permettent de désamorcer l'agressivité intraspécifique naturelle. Chaque animal qui doit défendre un territoire, s'il veut le conserver, doit avoir une attitude en premier lieu agressive envers ses prochains. Et si cet animal est social, alors il doit posséder un code, un comportement qui est propre à sa communauté et qui lui permette d'en différencier les membres des étrangers. Ces danses commencent par la manifestation de l'agressivité, par un comportement agressif jusqu'à ce qu'un signe, compris des différents protagonistes les fassent basculer dans l'entente. Et c'est précisément cette danse qui libère l'énergie de la pulsion agressive.

Ce que le théatre a perdu au fil du temps, c'est cette capacité d'exorcisme. Aujourd'hui il y a les acteurs d'un côté et les spectateurs de l'autre. Ces derniers demeurent passifs et ne font que ressentir très indirectement les forces qui se doivent d'être en jeu sur scène. Un spectateur qui reproduirait les gestes du meurtrier serait considéré comme fou. Et c'est là que se trouve précisément la folie de notre temps. Nous nous imaginons qu'imiter un meurtre ne ferait qu'inciter à le réaliser alors que si dans ce geste, nous mettons toute notre cruauté, toute envie de le réaliser pour de VRAI sera dissipée car l'énergie de la pulsion sous-jacente aura été libérée. C'est au contraire par le refoulement et par l'accumulation de cette énergie qu'un jour l'acte sera réalisé.
Heureusement pour nous, la perte de fonction sociale du théatre n'a pas entrainer la création d'armées d'assassins. Les pulsions autrefois soulagées dans la cérémonie se retrouvent aujourd'hui sublimées dans toute compétition. Les mécanismes restent inchangés, seul le cadre des codes dans lequel ils évoluaient a changé. Le deuxième moyen de libérer l'énergie de ces pulsions, comme Wilhelm Riech l'avait bien compris, est l'orgasme, qui en lui-même vide l'organisme de toute libido.

Celui donc qui aujourd'hui n'arrive pas ou que partiellement à se libérer de ces forces soit par la sublimation soit à travers l'orgasme, celui-là sera nuisible à la société à laquelle il appartient. Cela peut aller du comportement agressif pour un oui ou pour un non, de la délinquance à la folie, meurtrière ou non. Ce qui auparavant était organisé par la société afin de la maintenir stable, au moyen de la cérémonie rituelle est aujourd'hui laissé à l'individu. Et nul châtiment ne saurait changer cet état de fait. Ce qu'il faut, c'est retrouver un moyen social de libérer ces énergies individuelles, dans des cadres définis, sans quoi elles se diluent comme un poison dans la société.

jeudi 15 mars 2007

Inconnue

Elle avait l'air perdue. Son corps définitivement accroché au sol et son âme flottant sur un nuage de tristesse. Le temps était pourtant des plus magnifique. Les premiers jours du printemps, le retour du parfum sucré de la végétation. La vie sortait de son profond sommeil et repartait à la conquête du monde. Et elle était là, seule, petite créature d'argile et de feu, le regard absent, tout maquillé de noir. Je ne pus m'empêcher de lui demander:
- Excuse moi mais tu as l'air si triste!
- Ca te regarde? Et qui t'es d'abord?
- Personne, c'est vrai. Mais j'aime pas voir les gens tristes.
- Et alors? T'as qu'à regarder ailleurs!

Coriace la petite. Je lui ai proposé d'aller se ballader. Biensur, elle a d'abord refusé. Alors j'ai négocié et lui ai fait comprendre que je ne cherchais pas à la baiser, simplement marcher, discuter et profiter du beau temps. Elle finit par accepter, elle n'avait rien d'autre à faire me dit-elle.
Nous avons pris la direction du lac de Maine, sans se presser. En chemin, j'appris un peu à la connaître. Elle avait dix huit ans et redoublait sa terminale, section littéraire. Elle n'aimait pas le lycée, les enseignements lui paraissaient inutiles. Elle n'appreciait pas davantage les élèves de sa classe, trop superficiels et gamins à son goût. Quant aux relations avec ses parents, elle étaient plus que médiocres. Son truc, c'était lire. Mon avis est qu'elle se cherchait, voilà tout. C'est peut-être cela qui m'a poussé à lui parler, cette lueur lucide dans son regard d'une conscience qui s'éveille. Celle d'une âme en proie au doute. Elle quittait le monde bienveillant et rassurant de l'enfance pour entrer dans la superficialité, la résignation et la bestialité de l'âge adulte. Ses certitudes inébranlables volaient en éclats et laissaient place à la relativité de toute chose. Probablement qu'au fond de moi, je voulais lui offrir quelqu'espoir, du courage ou de la lumière, appelez ca comme vous voudrez.
Nous nous sommes arrêtés à un banc de pierre, sur lequel nous nous sommes assis, à quelques mêtres du lac. Le soleil réchauffait notre peau, merveilleuse sensation après l'impassabilité de l'hiver. Ses rayons miroitaient sur la surface ridée de l'eau, une famille de canards tournait en rond non loin de là et à peine plus que le clapotis et le vent léger dans les branches pour troubler le silence.
Elle était belle, pas de doute. Sa chevelure brune et ondulée portait les reflets dorés du soleil. Aucune parole dans l'air, son regard fuyait vers un quelconque infini alors que le mien se concentrait sur son visage. Ses lèvres fines, son teint légèrement matte. J'aurai pu tomber amoureux, je crois.
Même si j'en connaissais d'avance la réponse, je lui posais tout de même la question:
- Pourquoi as-tu l'air si triste?
- C'est la vie me dit-elle d'un ton monotone. Poursuivant, la vie, les gens, leur égoisme.
- Je ne te contredirais pas là dessus. Mais la vie, c'est plus que ca. La vie, c'est le reflet du soleil sur l'eau, c'est les canards là bas, c'est le parfum sucré du printemps. Ce n'est pas le béton, ton portable ou ta voiture. La vie, c'est ce qui se passe au fond de toi. Ne prêtes pas attention aux hommes, la plupart ne veulent pas la vie. C'est à peine s'ils sont nés. Prends le temps de regarder, de sentir et ressentir ce qu'il y a en dehors de la ville, de ce que tu croies être la vie. Et là tu la trouveras merveilleuse, la vie. Songes à tous ceux qui sont tombés, à tous ceux qui ne sont même pas nés. Ne te sens-tu pas chanceuse? N'as tu pas envie de profiter de cette chance, de célébrer la vie?
Elle me regardait comme si j'était le frêre d'E.T.. J'insistais:
- Non?
- Vu comme ca, oui.
Dans ses yeux, j'ai senti que je venis d'ouvrir une porte, de mettre en lumière une voie qui lui était inconnue, une voie qu'elle aurait peut-être envie d'explorer.
Et puis nous avons parlé, parlé, d'elle, de moi, de la vie. Mélodies de mots entrecoupées de silences avant de nous séparer, alors que le jour déclinait. Sans échange de numéro, sans perspective de se revoir. Sans passé, sans future, uniquement le présent.
Aujourd'hui, je ne sais pas ce qu'elle est devenue. Ai-je changé sa vie? Au fond, je l'espère. Même si je ne le saurais jamais.

mercredi 14 mars 2007

lundi 12 mars 2007

A propos de musique

Les plus grand artistes musicaux, Jimi Hendrix, Beatles, Pink Floyd, Radiohead etc. ne jouent pas de la musique, ils la peignent. Et c'est peut être là qu'est la différence entre leurs chefs d'oeuvre et le reste, les imitations, inspirations, et autres copies plus ou moins réussies.
La ligne et la couleur, la mélodie et le son. Les deux sont chez eux en accord. La peinture, la sculpture sont des créations dans l'espace, à deux dimensions pour la peinture, trois pour la sculpture. Le théatre, et, par extension, le cinéma se placent dans l'espace et le temps. Alors que la musique ne prend que dans le temps.
Juger ces artistes sur le plan technique est un pur non-sens. Le nombre d'arrangements ou de notes plaqués à la seconde sur la gratte me laisse totalement indifférent. En revanche, ce qui est nécessaire, c'est de trouver le chemin qui fera jaillir la création de sa source primordiale. Du sentiment, de l'émotion, de la volonté qui prend racine au fond de l'ETRE. Et c'est ce chemin qui donnera la forme à la création. No Surprise est d'une simplicité enfantine sur le plan technique et pourtant il s'agit d'un morceaux merveilleux. Où la forme lassive colle parfaitement au fond de mélancolie qu'inspire la vie banale à Thom YORKE et cela se sent, cela est VRAI. Faire le contraire, partir d'une forme lassive pour y trouver une force, un fond qui lui corresponde sonnerait FAUX. Là est l'étincelle du CREATEUR. Ne pas partir d'une mélodie, d'un son entendu qui aurait été plaisant et essayer d'en trouver une correspondance intérieur, mais partir d'une pensée VRAIE et lui trouver un VRAI chemin, une vraie forme. Hendrix ne cherchait pas à inventer des sons à l'aide de pédales. Il cherchait les couleurs qui correspondaient à sa pensée. Il suffit d'écouter Little Wing ou Voodoo Child pour s'en convaincre. Aucune chanson, à ma connaissance, n'est plus incendiaire, plus volcanique que Voodoo Child. Simplement parce qu'il s'agit du feu intérieur, de l'incendie qui couve en lui qui prend forme dans son jeu de guitare. Et s'il n'est peut être pas le guitariste le plus technique de tous les temps, il n'en est pas moins le plus VRAI. Car il a su donner vie à son monde intérieur ("I got my own world to live through, and i ain't got to copy you").

dimanche 11 mars 2007

Le roi

Le roi entre.
Mesdames, Messieurs! Le Roi!
Dans le palais,
Le silence était tombé
Et le vacarme des pensées
Devenaient paroles.

De l'or, de la soie
Un peu de jambes,
Un peu de bras
Et les yeux affolés,
Le peuple applaudissait.

Sourire.
Ironie.
Le roi, dans tous ses états
S'exceda:
De la chair! De la chair!
Et le peuple applaudissait.

De la chair et du sang!
Donnez moi!
J'en manque, ils sont loin!
Tandis qu'il hurlait,
Sa bouche,
Aux proportions monstrueuses
Bavait.

Du liquide jaune,
Une féérie de morceaux,
Restes d'individus.
La grosse caisse tonnait
Tonnerre lointain
Là bas dans la plaine,
Echo des montagnes.

Le pouls du roi
Et ses veines.
La soif et la faim
D'âmes et de corps.

samedi 10 mars 2007

-

Les âmes s'égarent
Dans le déchainement des passions.
Revets toi de blanc
Et laves toi
Pour un long,
Long dimanche.

jeudi 8 mars 2007

-

Sous mon parapluie
Il fait jour
Des jours d'automne
Perdus
Dans l'ombre de nos désirs
Et dans l'allée de nos souvenirs
Elle tremble.

-

Sans espace et cent temps
Cent espace et sans temps.

Prêtrise

Au royaume des ombres
Le saint sourit
Au fond des catacombes,
Le prêtre jouit
Par la meurtrière
De son regard enviant.
Il attend
Il attend
Un improbable au delà,
Niant la plus célèbre des lois.

Venez pauvres gens!
Venez à moi!
Arrivent les temps
Où par la foi
Dieu nous vengera!
Et la haine assouvie
Nous serons au paradis!

Sonore

Aux corps
Encore
Les idées fallacieuses
Des heures heureuses.

(Faire toutes les liaisons, même dangereuses: Aux corps zencore les zidées fallacieuses des zheures zheureuses)

mercredi 7 mars 2007

Singularité téchnologique, les dangers du transhumanisme.

Regarde où vont les dollars et tu sauras à quoi t'attendre pour demain. Des milliards de dollars sont investis chaque année dans la recherche génétique, cognitive et nanotechnologique. Ce sont là les trois domaines à partir desquels surviendra la prochaine révolution technologique. Ce qui hier encore paraissait rêve ou science fiction se crystalise peu à peu dans les laboratoires comme réalité.

La singularité technologique est le moment où ces trois domaines s'imbriqueront l'un l'autre, d'ici deux ou trois générations. Le transhumanisme est une philosophie, bien que basée sur les principes des Lumières, plutôt récente. Elle pronne la prise en main par l'homme de son destin biologique à l'aide de ces technologies. Des nano robots dans le sang pour disséminer des antibiotiques à la correction génétique, du boostage des capacités mémorielles ou intellectuelles à la connection cerveau/machine; esprit/software, c'est sur ces sujets science-fictionnels que parient les investisseurs. Et nul doute qu'une bonne partie de leurs espérances seront exaucées.

Je pourrais vous parler de ce qu'un Hitler ferait de telles technologies mais ce serait sans interêt, pas besoin de technologies pour rendre un tyran abominable et ses actes atroces. En revanche, le danger est plus subtil. J'en vois deux, chacun d'ordre politique.

A l'émergence de ces technologies, ce sont bien évidemment ceux qui auront investis qui en auront le contrôle. Il y a fort à parier qu'il se créera alors une caste, appelons les "transhumains". Le cout de telles techniques sera si énorme que les masses n'y auront pas accés dans un premier temps. Il y aura alors crystalisation de valeurs transhumanistes dictées par cette caste. Le fossé grandira encore entre les couches les plus hautes et les plus basses de la société. Sauf que pour le coup, il ne s'agira plus simplement d'une différence de valeur financière, mais d'une différence matérielle, à même la biologie. Les puissants se trouveront plus "parfaits" génétiquement, plus "parfaits" intellectuellement, plus doués. Le problème, c'est que la notion d'égalité vole alors en éclats. En effet, le citoyen lambda, même extrèmement doué "naturellement", ne pourra plus concurencer les membres de cette caste. Tout au plus, il pourra y accéder mais au prix d'accepter telles quelles les valeurs transhumanistes qui lui auront été dictées. Ainsi un goulet d'étranglement empechera une bonne part des personnes issues de la masse d'accéder aux niveaux supérieurs de la société. Et je ne parle pas du retard que prendra les pays sous-développés.

En second lieu, après cette première étape, ces technologies seront mises à disposition du grand public. Mais de quelle(s) manière(s)? D'une part probablement au travail, dans l'accroissement de l'éfficacité productive et peut-être même dans l'adaptation des organismes humains à des environnement jusque là considérés comme dangereux (là je m'avance peut-être un peu, quoique...). D'autre part, et c'est là, à mon sens, qu'il faut être le plus vigilant, les nouvelles techniques seront utilisées dans le divertissement. Huxley a trés bien compris qu'une société de consommation, une fois ses besoins naturels de base comblés, doit encourager le divertissement, le futile. Et qu'est ce que le divertissement sinon ce qui détourne? Ce qui détourne des réalités, bien entendu. Mondes viruels, drogues non nuisibles à la santé et à la société, on peut en imaginer quantité de formes. Mais le résultat sera le même: une fois les tâches sociales, essentiellement le travail, accomplies, ce sera la quête épedue du plaisir. Pas le "haut" plaisir tels que Nietzsche ou d'autres le concoivent, comme un accroissement des capacités créatives mais le plaisir "bas", celui immédiat du corps. L'évasion plutôt que l'affront. Le plaisir comme absence de souffrance plutôt que comme victoire face à l'obstacle. Ceci n'est pas nouveau, nous sommes en plein dedans mais ces effets en seront décuplés. Il en découlera une attitude servile face à la société qui nous fournit ces plaisirs. Pourquoi penser quand le bonheur est confiné dans un cachet ou dans une boite technologique? Le "Brave new world" à portée de main. La dictature douce, par renforcement du plaisir contrairement à la dictature forte de la contrainte.

La liberté n'est pas innée, c'est une terre promise qu'il faut conquérir. Et comme toute chose elle a un prix. Nous pouvons nous croire libre, certes. Un cheval auquel on fait porter des oeillères est libre lui aussi, mais ne voyant ni ce qu'il y a à gauche ni ce qui se trouve à droite ne choisira pas ces directions, il ne fera qu'avancer droit devant, comme l'aura voulu son maître. Pour être libre, il faut retirer nos oeillères, être capable de regarder dans toutes le directions, de celles qui semblent les plus belles à celles qui paraissent être les plus odieuses. Afin de faire un choix. La liberté se fait acte dans le choix. Et l'on ne peut choisir qu'un chemin dont on a connaissance. Voilà le fondement des lumières. L'instruction, la connaissance sont nécessaires pour réellement faire des choix. Sinon les choix se font pour nous. Et une civilisation du divertissement, du plaisir immédiat est incompatible avec la liberté. Le connaissance n'est pas immédiate. Ce sont des graines que l'on plante, des arbres qu'il faut entretenir patiemment avant d'en cueillir les fruits.

Au rythme où va le monde, liberté et égalité seront aussi vide de sens que le Dieu chrétien. Des mots et rien derrière. Peut-être fraternité existera-t-elle encore. Fraternité dans les trips du samedi soir, pendant que des momes africains s'entretueront à l'école. Mais ces visions déplaisantes seront dissolues dans le divertissement, dans l'évaporation de la REALITE.
La seule façon d'éviter tout cela est d'être vigilant. Ne pas accepter de réponse avant même d'avoir posé la question.

Pour finir, quelques liens:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Transhumanisme
http://www.transhumanism.org/index.php/WTA/languages/C46
http://www.changesurfer.com/Acad/TranshumanismeDemocratique.htm
http://www.vivantinfo.com/index.php?id=141

mercredi 21 février 2007

Nietzsche et la volonté de puissance.

Pour ceux que cela interesserait (y a-t-il encore parmis vous des esprits en VIE?), voilà un excellent lien qui résume de facon limpide ce que Nietzsche entendait par "volonté de puissance".

http://assoc.orange.fr/lerenouvelle/pub/En%20compagnie%20de%20Nietzsche.html

lundi 12 février 2007

Pas d'inspiration

Allo?
Y-a-t-il quelqu'un au bout du fil?
Une âme dans le coin?
Je parle, tu n'entends pas.
Je cours, juste pour voir,
J'aboie, y'a d'l'espoir.

Et la vache sacrée
Broute sans s'en faire,
Elle me regarde disjoncter,
Sauter en l'air.

Un jour,
Encore un jour
A te chercher derrière la fenêtre
L'appart est vide,
Les murs gémissent.

Mais je suis sain.
Ou saint.
Ou sein.
Et dans mes mains,
La lanterne verte
Porte ton ombre
Sur la poussière.

Mais je suis libre,
Tu peux me croire
Ou pas.
Et cette histoire a un sens
Ou pas.

J'ai oublié ton nom
Car je t'AIME.
Et ces mots,
Perles d'un collier invisible,
Fruits de mon égo-agonie
Deviennent des lumières
Qui déchirent la nuit.
Silence!
Silence!
Silence est le nom qu'il te faut.
Echo de l'harmonie est l'habit qu'il te faut.
Et les enfants, tout autour du monde
Danseront et chanteront
Puis disparaitrons...
Et les étoiles se réjouirons
De cette parfaite création
Avant de disparaitre...

Ame soeur

Ni "qui se ressemble s'assemble", ni "les opposés s'attirent".
La nature aime la symétrie.
L'âme soeur est un miroir.
Dans un sens, elle me ressemble et dans l'autre elle est mon opposée, tout comme la gauche de mon reflet est sa droite, ma droite sa gauche.

...

On ne sait, on ne peut savoir qui l'on est, ce que l'on est. Tout ce que l'on sait, c'est ce qu'on est pas. Sélection.
Savoir, c'est tuer Dieu.
Croire, c'est glorifier le Malin.
Dans chaque expérience, lors de chaque combat, on apprend ce que l'on est pas.
Sentir, c'est vivre.
On en déduit ce que l'on est. Simplement parce que nous sommes plus, bien plus, que la somme de nos définitions.

Autres réflexions

Je suis improbable puisque personne avant moi n' été exactement comme moi.
Celui qui naitra demain n'a aucune probabilité puisqu'il n'est encore jamais apparu.

Ah Mon ami!
Comment vas-tu?
Les temps sont sombres, n'est ce pas?
Mais c'est dans les ténèbres qu'il faut chercher la lumière
Reviens à moi source éternelle,
Beauté fragile du diable
Les sens sans dessus-dessous
La réalité est un loup
Affamé et noir.
Consumme ce qu'il te reste
Pour que ton étoile brille
A travers les Ages
Que ton voile devienne mélodie
Dans les courants d'air.

Ah! Mon ami!
Si l'été était plus long,
Si l'on cessait de briller!
Regarde, le ciel devient rouge
A l'heure ou la caricature
Est devenue seule réalité,
Quand la veleur du sang
Est entre les mains des banquiers!
Gamins de la Terre!
Gardez les yeux ouverts!
Il s'agit de votre sang, de votre chaire!

Petite réflexion sur l'Art

L'Art doit servir à ouvrir les portes, celles qui sont encore inconnues.
La science comme évolution de l'art.
Einstein était un Artiste, en ce sens où il a radicalement modifier notre perception du monde.
Artiste / artiste. Artiste comme visionnaire, prophète, créateur de valeurs, producteur d'une métaphysique. artiste comme distracteur, vulgarisateur, sublimateur de valeurs déjà existantes.
Art moderne: Symbolisation de la symbolique technique.
L'homme invente la technique en s'inspirant de la nature. L'homme percoit la nature comme technique. Cercle vicieux/vertueux (c'est selon) qui conduit à une technicisation toujours plus grande de la Vie.

vendredi 2 février 2007

Un humanité consciente! [ Henry MILLER - Le cauchemar climatisé ]

Avez-vous jamais essayé d'imaginer ce que cela représenterait? Allons, un peu de franchise. Avez-vous jamais pris le temps de réfléchir à ce que cela serait pour l'humanité que de devenir pleinement consciente, que de ne plus être exploitée ni prise en pitié? Rien ne pourrait entraver la marche d'une humanité consciente. Rien ne l'entravera.
Comment devenir conscient? C'est très dangereux, vous savez. Cela ne veut pas forcément dire que vous aurez deux automobiles et une maison à vous avec grandes orgues dans le salon. Cela veut dire que vous souffrirez davantage encore: c'est la première chose à comprendre. Mais vous ne serez plus mort, vous ne serez plus indifférent, ni insensible, vous ne serez pas sans cesse affolé, ni nerveux, vous ne jetterez pas le manche après la cognée parce que vous ne comprenez pas. Vous aurez envie de tout comprendre, même les choses désagréables. Vous aurez envie d'accepter de plus en plus de choses, même celles qui vous semblent hostiles, mauvaises, menaçantes. Oui, vous deviendrez de plus en plus semblable à Dieu. Vous n'aurez pas besoin de répondre à une annonce parue dans le journal pour savoir comment parler à Dieu. Dieu sera sans cesse à vos côtés. Et, si je ne me trompe, vous écouterez plus souvent et vous parlerez moins.